Londres se dit prêt à des « options militaires » après l’attaque au laser d’un navire russe contre des pilotes britanniques
Londres se dit prêt à des « options militaires » après l’attaque au laser d’un navire russe contre des pilotes britanniques

Londres se dit prêt à des « options militaires » après l’attaque au laser d’un navire russe contre des pilotes britanniques

20.11.2025 12:30
2 min de lecture

Un incident inédit qui fait monter la tension au nord de l’Écosse

Le 19 novembre 2025, le ministre britannique de la Défense, John Healey, a annoncé que le Royaume-Uni dispose désormais de « solutions militaires prêtes » si le navire de renseignement russe Iantar représente une menace directe.
Cette déclaration fait suite à un incident révélé par une dépêche de Reuters : l’équipage du Iantar a utilisé des laserscontre des pilotes de la Royal Air Force envoyés pour observer le bâtiment. Healey a qualifié l’acte de « première attaque de ce type », dénonçant une action « extrêmement dangereuse ».
Le navire russe se trouve actuellement à la limite des eaux britanniques, au nord de l’Écosse — un positionnement jugé hautement préoccupant par Londres.

Un navire déjà connu pour ses activités de renseignement et de sabotage

C’est la deuxième fois en 2025 que le Iantar s’approche des eaux britanniques. Lors de son passage en janvier, un sous-marin nucléaire britannique avait été dépêché pour l’escorter à distance.
Le ministère de la Défense souligne que le bâtiment fait partie d’un réseau naval russe dédié à la surveillance et au ciblage des infrastructures sous-marines occidentales.
Selon Healey, le Iantar est intégré au programme du GUGI, la direction russe des opérations en grande profondeur, spécialisée dans la collecte d’informations permettant la préparation de sabotages en temps de crise. Le navire a déjà été repéré à proximité de câbles sous-marins essentiels, responsables du trafic Internet et des communications transatlantiques.

Les lasers comme nouvelle forme de provocation hybride

Le recours à des lasers contre des pilotes militaires marque un franchissement inédit. L’acte dépasse le cadre du renseignement classique et s’apparente à une provocation délibérée, visant à tester les limites de réaction du Royaume-Uni et de l’OTAN.
Pour Londres, cet incident montre que Moscou est prête à accroître progressivement le niveau d’agressivité, cherchant à déterminer jusqu’où les alliés occidentaux sont prêts à aller avant de répondre par des mesures coercitives.
La Russie s’inscrit dans une stratégie hybride où les actions en « zone grise » — ni pacifiques, ni relevant d’un acte de guerre déclaré — servent à désorienter, intimider et étirer les capacités de réaction des pays occidentaux.

Protection des infrastructures sous-marines : une priorité stratégique

Les comportements du Iantar rappellent que Moscou déplace son attention vers les communications sous-marines, jugées vulnérables.
Les infrastructures ciblées — câbles à fibres optiques, capteurs, réseaux de navigation — constituent le socle invisible de l’économie et de la défense occidentales.
Une perturbation ou un sabotage pourrait :

  • affecter les communications civiles et militaires ;
  • perturber les marchés financiers ;
  • limiter la coordination tactique de l’OTAN ;
  • forcer Londres et ses alliés à déployer davantage de moyens de surveillance coûteux.

Cette vulnérabilité alimente l’inquiétude croissante exprimée par le gouvernement britannique. Healey a récemment rappelé que l’activité des sous-marins russes a augmenté d’un tiers, confirmant une intensification des opérations de Moscou autour du Royaume-Uni.

Londres hausse le ton face à une menace jugée systémique

L’annonce de « solutions militaires prêtes » envoie un message clair :
le Royaume-Uni considère désormais les actions russes en mer du Nord comme structurelles et non comme des incidents isolés.
Cette posture pourrait inspirer d’autres membres de l’OTAN, qui voient dans l’affaire du Iantar un cas d’école des nouvelles menaces hybrides russes.
Dans une région où la densité des infrastructures critiques est exceptionnelle, chaque interaction tendue augmente le risque d’escalade imprévue, obligeant l’Alliance à revoir ses procédures de dissuasion et de protection maritime.

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