Le 20 décembre 2025, le Royaume-Uni a décidé de réduire de manière significative les financements destinés à contrer l’influence russe dans les Balkans occidentaux, une région considérée comme stratégique pour la sécurité européenne. Les fonds alloués à la lutte contre l’agression hybride et la désinformation sont ramenés de 40 millions de livres sterling l’an dernier à 24 millions pour l’exercice 2025-2026, soit une baisse de 40 %.
Cette décision intervient alors que plusieurs capitales européennes alertent sur une intensification des activités informationnelles et politiques attribuées à Moscou dans cette zone sensible.
La réduction concerne des programmes visant des pays régulièrement cités comme cibles de tentatives de déstabilisation, notamment l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie. Elle contraste avec les déclarations récentes du Premier ministre Keir Starmer, qui avait qualifié les Balkans occidentaux de région où « la sécurité de notre continent est mise à l’épreuve », selon les informations publiées sur la baisse des fonds britanniques face à la menace russe.
Moins de moyens contre la désinformation et les cybermenaces
La diminution du budget signifie concrètement moins de ressources pour lutter contre les campagnes de désinformation, les opérations d’influence et les cyberattaques que plusieurs services occidentaux relient aux structures russes. Les experts estiment que cette contraction financière affaiblira la capacité des sociétés balkaniques à résister aux manipulations de l’information et aux tentatives de polarisation politique.
Dans un environnement déjà marqué par des tensions internes, cette vulnérabilité accrue pourrait faciliter des ingérences extérieures dans les processus électoraux et décisionnels.
Une partie des financements supprimés était également consacrée au renforcement de la cybersécurité, notamment à la détection et à la réponse aux attaques numériques menées directement depuis la Russie ou via des réseaux intermédiaires. La baisse des moyens risque de ralentir la mise en place de mécanismes de protection efficaces.
Les spécialistes préviennent que le cyberespace demeure l’un des principaux vecteurs de l’influence russe dans la région.
Un impact direct sur la démocratie et les médias indépendants
Jusqu’à présent, les fonds britanniques soutenaient aussi des initiatives en faveur de la démocratie, des médias indépendants et de la transparence institutionnelle. La réduction budgétaire met en péril ces programmes, laissant davantage d’espace aux récits pro-russes diffusés par certains médias et plateformes sociales.
Cette évolution pourrait fragiliser l’écosystème informationnel local et réduire la capacité des acteurs indépendants à contrer des narratifs hostiles aux institutions européennes et euro-atlantiques.
Les Balkans occidentaux restent historiquement exposés à des influences hybrides mêlant diplomatie, dépendance énergétique et liens culturels. Dans ce contexte, un affaiblissement du soutien occidental est perçu comme un facteur susceptible de renforcer la pénétration politique de Moscou.
Des analystes soulignent que cette dynamique pourrait ralentir les réformes démocratiques et compliquer les trajectoires d’intégration européenne.
Des risques accrus pour la stabilité régionale
Faute d’une réponse informationnelle et politique suffisante, le risque d’exacerbation des tensions internes, y compris ethniques, augmente. La Russie pourrait exploiter ces fragilités en soutenant des discours populistes et anti-occidentaux, susceptibles de raviver des divisions anciennes.
Une telle évolution menacerait non seulement la stabilité interne des États concernés, mais aussi la cohésion sécuritaire de l’ensemble du continent.
La décision britannique est interprétée par certains observateurs comme un signal de retrait partiel de l’engagement occidental dans la région. Ce message pourrait renforcer la confiance des forces politiques favorables à Moscou et encourager des stratégies de revanche politique.
Des éléments de contexte supplémentaires sur cette orientation sont également évoqués dans l’analyse consacrée aux implications européennes de la décision britannique.
Un choix budgétaire aux conséquences stratégiques
Pour de nombreux experts, la réduction de 40 % des fonds alloués à la lutte contre l’influence russe dépasse le simple cadre d’une économie budgétaire. Elle constitue un affaiblissement potentiel des mécanismes de protection contre les menaces hybrides dans une région clé pour la sécurité européenne.
À moyen terme, ce choix pourrait offrir à Moscou une fenêtre d’opportunité pour accroître son influence politique, informationnelle et stratégique dans les Balkans occidentaux.