L’Italie prépare le terrain pour une relance de l’énergie nucléaire
L’Italie prépare le terrain pour une relance de l’énergie nucléaire

L’Italie prépare le terrain pour une relance de l’énergie nucléaire

03.03.2025
2 min de lecture

ROME — Le Conseil des ministres italien va discuter d’un projet de loi qui pourrait ouvrir la voie au retour de l’énergie nucléaire en Italie, des décennies après que les référendums de 1987 et 2011 aient conduit à son abandon progressif.

Le projet de loi, qui sera débattu lors de la réunion du Conseil des ministres d’aujourd’hui, vise à établir un cadre réglementaire complet pour une production durable d’énergie nucléaire. Ce cadre couvrira divers aspects, notamment la production d’énergie nucléaire, le déclassement et le démantèlement des centrales existantes, la gestion des déchets radioactifs et du combustible usé, la recherche et le développement de l’énergie de fusion, ainsi que la réorganisation des compétences et des responsabilités dans le secteur.

Cependant, le processus devrait être long. Le projet de loi s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large visant à finaliser un code nucléaire consolidé d’ici 2027.

L’objectif du gouvernement est d’accroître la sécurité énergétique, de réduire les coûts de l’énergie et de contribuer aux objectifs de décarbonation. Le gouvernement de la Première ministre Giorgia Meloni, en particulier le ministre de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin, a exprimé à plusieurs reprises son engagement en faveur de la relance de l’énergie nucléaire en Italie.

Le Plan national intégré pour l’énergie et le climat prévoit déjà des scénarios dans lesquels l’énergie nucléaire fournirait entre 11 % et 22 % de l’électricité du pays d’ici 2050.

On ne sait pas encore quelles technologies et quels types de réacteurs seront envisagés, mais le gouvernement a manifesté son intérêt pour les réacteurs avancés de troisième et quatrième générations, en mettant l’accent sur des technologies nouvelles, telles que les petits réacteurs modulaires (SMR) et les réacteurs modulaires avancés (AMR).

En ce qui concerne la structure du programme nucléaire italien, le scénario le plus probable est la création d’une nouvelle société contrôlée par l’État et comprenant Enel, Ansaldo Nucleare et Leonardo. La sélection d’un partenaire international est en cours.

Cette nouvelle entité devrait se concentrer sur la recherche et le développement de technologies nucléaires de troisième et quatrième générations, dans le but plus large de revitaliser l’industrie nucléaire italienne.

Les discussions interviennent dans un contexte de crise des prix de l’énergie en Italie.

Lors de sa prochaine réunion, le gouvernement discutera également des mesures visant à alléger le fardeau des factures d’énergie élevées pour les ménages italiens.

L’Italie a actuellement l’un des prix de l’électricité les plus élevés d’Europe.

En janvier 2025, les coûts de l’électricité étaient 25 % plus élevés qu’en Allemagne, 40 % plus élevés qu’en France et 48 % plus élevés qu’en Espagne. Selon les données du Gestionnaire du marché de l’énergie italien (GME), le prix de gros moyen de l’électricité en Italie a atteint 143 € par MWh en janvier 2025 — soit une augmentation de 44 % par rapport à janvier 2024.

Les experts attribuent les coûts énergétiques élevés de l’Italie à sa dépendance au gaz naturel, qui la rend vulnérable aux fluctuations de prix, aux obstacles bureaucratiques qui ralentissent les projets d’énergie renouvelable et à un manque général d’indépendance énergétique.

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