Victorieux à l’aller (3-1), le PSG aborde en tant que favori son quart de finale de Ligue des champions retour face à Aston Villa. Mais malgré leur avance de deux buts, les joueurs de Luis Enrique devront assurer, mardi, à Birmingham, face à des Villans – Unai Emery et Marcus Rashford en tête – qui ne rêvent que de leur jouer un mauvais tour.
Le PSG a un pied en demie mais devra se méfier d’un Aston Villa revanchard, mardi 15 avril à 21 h, lors du quart de finale retour de la Ligue des champions. Après une première confrontation aboutie et maîtrisée (victoire 3-1), les Parisiens voyagent outre-Manche avec le statut de favoris pour poursuivre leur rêve de « coupe aux grandes oreilles ». Mais les Villans, qui ont subi le match au Parc des Princes, vont évoluer à domicile sans complexe et avec l’idée de jouer les trouble-fêtes.
Paris pourrait prendre goût à l’Angleterre pour sa troisième sortie de la saison européenne. Jusqu’à maintenant, le bilan est contrasté : une défaite sans appel à Londres face à Arsenal (2-0) le 1er octobre et une victoire au bout de la nuit à Anfield face à Liverpool (1-0, t.a.b. 4-1) le 11 mars. Ce dernier match a davantage marqué les esprits, le PSG ayant éliminé des Reds jusqu’alors invaincus en Ligue des champions.
Mardi, dans l’ambiance incandescente de Villa Park, le PSG devra se méfier du sursaut espéré de Marcus Rashford et de ses coéquipiers. Cette saison, Aston Villa est intraitable à domicile : il n’a perdu que deux fois cette saison, face à Arsenal en août et face à Crystal Palace en octobre, en Coupe de la Ligue.
Et même s’il leur faudra remonter au moins deux buts pour espérer éliminer le PSG, l’entraîneur Unai Emery et ses joueurs espèrent créer l’exploit.
Aston Villa “peut y arriver”
Pour le coach des Villans, son effectif “peut y arriver”. “Nous allons vivre, mardi, à Villa Park, quelque chose de très, très spécial pour nos supporters (et) pour nous”, a déclaré l’entraîneur espagnol. “Nous avons la possibilité et l’opportunité d’affronter le PSG et de tenter de revenir au score. Bien sûr, ce sera difficile, mais nous devons nous sentir forts à domicile et essayer de nous préparer au mieux pour ce match.”
Selon Unai Emery, pour relever le défi de ce match retour, il faudra « transmettre notre énergie, capter l’énergie des supporters et ensuite jouer notre meilleur football”. Et “si nous jouons notre meilleur football, nous pouvons y parvenir”, estime-t-il.
Si l’entraîneur pense possible une folle remontée de son équipe, c’est qu’il en a déjà fait l’amère expérience lorsqu’il officiait sur le banc… du PSG. En 2017, le FC Barcelone de Luis Enrique avait effectué une « remontada » historique face aux Parisiens (victoire 6-1 au retour après une défaite 4-0 à l’aller). Aujourd’hui, les rôles sont inversés, et Unai Emery va chercher à réaliser un fameux retournement de situation face à son ancien club pour prolonger le parcours européen – inédit depuis la saison 1982-1983 – d’Aston Villa.
Un autre Villan pourrait rêver de refaire des siennes face au PSG : Marcus Rashford. L’attaquant de Manchester United, prêté cette année à Aston Villa, avait en effet été l’un des artisans d’une autre “remontada” mémorable, celle des Red Devils face aux Parisiens, en 2019.
Après s’être inclinés 2-0 à domicile en huitième de finale de Ligue des champions aller, les Mancuniens avaient renversé la vapeur au Parc des Princes… et Marcus Rashford avait inscrit le but de la qualification pour son équipe, sur penalty dans les arrêts de jeu (victoire 3-1). Deux saisons plus tard, en phase de groupe, l’attaquant anglais avait aussi forcé la décision au Parc des Princes (2-1).
Cette fois-ci, le contexte est bien différent. La cote de Marcus Rashford s’est effondrée en quelques années, la faute à un dilettantisme et une irrégularité coupables. Sous les ordres de l’exigeant Unai Emery, notamment sur la condition physique, Marcus Rashford a repris des couleurs dans le jeu et dans ses statistiques – trois buts et cinq passes décisives en 13 matches.
Au PSG, “des joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment”
La tâche s’annonce toutefois ardue pour les Villans face à un PSG au summum de sa confiance. Les Parisiens ont, en effet, remporté 17 de leurs 18 derniers matches toutes compétitions confondues, une défaite (1-0) ayant été concédée à Liverpool en huitième de finale aller de Ligue des champions.
Encore mieux : Paris n’a pas perdu par plus d’un but d’écart depuis le mois d’octobre et n’a perdu qu’une seule fois en 47 matches cette saison. Et mardi, le club de la capitale va se présenter au meilleur de sa forme physique – sa rencontre de Ligue 1 face à Nantes a été reportée au 22 avril par la Ligue de football professionnel.
Pour ce match outre-Manche, Bradley Barcola, qui a démarré remplaçant à l’aller, pourrait retrouver une place de titulaire puisque son profil correspond davantage aux contre-attaques dont pourrait profiter son équipe. Quel que soit le onze aligné par Luis Enrique, « il faut garder le même sérieux au match retour », a prévenu Désiré Doué qui, à 19 ans, a éclaboussé le match aller de son talent.
Cette fraîcheur parisienne a de quoi impressionner un ancien chouchou du Parc des Princes nommé Javier Pastore. “C’est une équipe très sereine en défense et patiente en attaque, elle sait attendre la bonne situation”, a estimé “El Flaco” dans un entretien accordé à l’AFP. “Et les joueurs devant sont très bons : Dembélé, Doué, Barcola, Kvaratskhelia… Des joueurs qui peuvent faire la différence à tout moment et marquer un but. »
Au complet, avec un effectif en forme et une confiance au maximum, si le PSG parvient en plus à « contrôler ses émotions » – la clé de ses performances européennes, selon l’entraîneur Luis Enrique –, il entreverra probablement rapidement une deuxième demi-finale en deux ans dans la compétition européenne.
Et si tel est son destin, Paris pourrait retrouver au prochain tour… un autre club anglais. À mi-parcours de son quart de finale, Arsenal a corrigé le Real Madrid à l’aller (3-0). Les Gunners ont pris une sérieuse option pour la qualification, à moins que les Merengue de Kylian Mbappé ne renversent la situation. Ce serait alors un autre type de retrouvailles entre le PSG et son ancien joueur, en conflit financier et juridique.