Les Trans Musicales s'ouvrent à Rennes avec le retour du rap français
Les Trans Musicales s'ouvrent à Rennes avec le retour du rap français

Les Trans Musicales s’ouvrent à Rennes avec le retour du rap français

04.12.2024
3 min de lecture

Avec une programmation de près de 80 artistes ou groupes, les Trans font le plein d’éclectisme pendant quatre jours.

Jusqu’à samedi 7 décembre, la Bretagne bat au rythme des découvertes musicales avec la 46e édition des Trans Musicales de Rennes(Nouvelle fenêtre), festival défricheur sans tête d’affiche, mais qui recèle de futures pépites, comme l’explique son programmateur historique, Jean-Louis Brossard.

Avec une programmation de près de 80 artistes ou groupes, les Trans font le plein d’éclectisme pendant quatre jours. L’événement se veut « un espace-temps où tout est possible » pour « représenter la richesse de la création musicale contemporaine ». Des artistes de plus de 40 origines géographiques et culturelles diverses s’y produiront.

« Ce n’est pas toujours évident de ressortir un fil conducteur, vu que le fil conducteur, c’est la découverte et des groupes qui viennent de partout. »Jean-Louis Brossard, co-fondateur des Trans Musicales de Rennes

à l’AFP

Dans les styles, place aux mélanges avec d’originaux cocktails sonores : danse électro afrofuturiste, disco punk, électro-folk tibétain, garage rock psyché ou encore spiritual jazz résonneront dans le parc expo et les autres lieux du festival.

Parmi les tendances de cette 46e édition se dégage « un retour du rap français », dixit Jean-Louis Brossard. Un effet logique, car dans ce genre musical ultra plébiscité par la jeunesse, les nouveautés pullulent. À suivre jeudi 5 décembre : deux collectifs de rappeurs avec le dénominateur commun de posséder des chiffres dans leur nom.

Les Franciliens de 135 – à prononcer 1,3,5 – cherchent à rapprocher les univers rap et clubbing. Ses membres sont rappeurs, DJs, beatmakers (compositeurs), graphistes ou graffeurs et ingénieurs du son.

Le lendemain, place au trio 22Carbone en provenance de Marseille, autre terre fertile du rap francophone. Le groupe en reprend les codes, avec des ponts vers l’électro comme un duo (« In Your Phase ») avec Laurent Garnier. En parallèle, le rock et ses déclinaisons seront au menu, de même que l’électro à toutes les sauces, jusqu’à la techno.

« Le rap, ce n’est pas quelque chose que tu fais tout seul, il faut le faire aussi avec des musiciens, avec des beatmakers (…) donc quand tu as vraiment un groupe où ça fusionne, c’est super. »Jean-Louis Brossard, co-fondateur des Trans Musicales de Rennes

à l’AFP

Enji qui chante en mongol, Quinquis en breton, Daniela Pes en sarde, Verde Prato en basque et Mayssa Jallad en arabe… Les artistes féminines font voyager les festivaliers. « C’est une chose que je voulais montrer, parce que c’est un partage des musiques novatrices et des musiques traditionnelles », souligne le programmateur. En musique électronique aussi, « il y a un son différent, une façon de mixer différente de celle des garçons, c’est comme ça que moi, je le ressens », estime-t-il.

Ces compositrices creusent leur sillon comme DeLaurentis, qui associe couleur et musique, et crée de nouveaux sons grâce à sa voix passée à la moulinette de l’intelligence artificielle. Côté techno, la Canadienne Raven, les Rennaises du duo Valise et la DJ franco-éthiopienne Hewan Aman impriment leurs pattes aux platines.

Pépinière de talents

Au milieu de cette programmation pléthorique, un créneau est particulièrement scruté : la résidence. C’est simple, les trois derniers occupants, Lujipeka, Zaho de Sagazan et Yamê, ont tous explosé ensuite. Auparavant y sont passés Jeanne Added, Stromae, Philippe Katerine…

Comment le festival choisit-il ses poulains gagnants(Nouvelle fenêtre) ? D‘abord, c’est un projet qui doit te plaire et il faut que ça soit un projet qui ne soit pas trop avancé », dévoile Jean-Louis Brossard. Et pour le reste ? « C’est très simple, c’est un coup de cœur. »

C’est le cas avec Candeur Cyclone, duo bruxellois tout juste éclos à l’ère des réseaux sociaux et qui, après des chansons pop électro dévoilées derrière les écrans, expérimente ses premières scènes. Le festival se prolonge par ailleurs dans un « off », Bars en Trans, pépinière de talents.

La beauté des Trans Musicales réside aussi dans sa définition : un lieu de découvertes et de premières fois. « Quand le festival est fini, je retourne sur une page blanche », confie Jean-Louis Brossard, inlassable curieux depuis 1979.

Un artiste n’y est programmé qu’une seule fois, sauf cas exceptionnels comme Stromae ou Daft Punk, qui sont revenus en « gage d’amitié et de remerciements vis-à-vis des Trans ».

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