Les résidents proches des vignes exposés à des niveaux élevés de pesticides, confirme une étude

Les résidents proches des vignes exposés à des niveaux élevés de pesticides, confirme une étude

15.09.2025 17:15
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Une nouvelle étude intitulée PestiRiv révèle que les résidents vivant à proximité des vignes sont particulièrement exposés aux pesticides, notamment lors des traitements, une constatation alarmante rendue publique ce lundi. Cette recherche a été initiée en 2021 suite à des signalements par l’association « Alerte des médecins sur les pesticides » (AMLP) concernant des cas de cancers pédiatriques dans la commune de Preignac, en Gironde, rapporte TopTribune.

L’étude a été réalisée par l’Anses et Santé publique France entre 2021 et 2022, impliquant 2 700 personnes issues de six régions viticoles. Les participants ont été répartis entre ceux vivant près des vignes (moins de 500 mètres) et ceux situés à plus d’un kilomètre de toute culture. Au total, 56 pesticides ont été analysés, y compris le folpel (fongicide), le glyphosate (herbicide) et les pyréthrinoïdes (insecticides).

Des niveaux de contamination alarmants

Selon les résultats, « pour les urines, les poussières et l’air ambiant, les niveaux de contamination en zones viticoles sont plus élevés qu’en zones éloignées de toute culture ». L’étude indique que l’augmentation de l’imprégnation urinaire varie entre 15 % et 45 %, avec des taux de contamination des poussières allant de quelques pourcents à plus de 1 000 %. L’exposition aux pesticides est également plus marquée pendant les périodes de traitement des vignes, notamment de mars à août.

Ces conclusions ont soulevé des inquiétudes concernant les pratiques agricoles actuelles. Les autorités sanitaires notent que « l’exposition augmente lorsque la distance entre le logement et les vignes diminue et en fonction de la quantité de pesticides utilisée ». Corinne Lepage, avocate et initiatrice d’une action collective contre les pesticides, critique les affirmations de certains agro-semenciers, déclarant que « dire qu’à 5 mètres des zones d’habitation, tout va bien est faux, car les effets se font sentir jusqu’à 500 mètres, voire 1 km dans certains cas ».

Appel à réduire les expositions

En conclusion, l’Anses et Santé publique France recommandent de limiter l’utilisation des produits phytosanitaires « au strict nécessaire », exhortant à adopter des bons pratiques agricoles. Cependant, cette conclusion a été jugée insuffisante par l’association Générations Futures, qui demande une véritable relance du plan Ecophyto, avec l’expansion des zones de non-traitement par les pesticides suspectés CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques) d’au moins 100 mètres, ainsi qu’une priorisation de la production biologique en périphérie des zones habitées.

L’étude met également en évidence un manque de recherches sur les risques sanitaires associés aux expositions observées, soulignant la nécessité d’améliorer les connaissances sur le sujet et sur les liens potentiels entre exposition aux pesticides et risques pour la santé.

Par ailleurs, d’autres publications, comme celle de l’Inserm intitulée « Pesticides et effets sur la santé : nouvelles données », publiée en 2021, établissent déjà un lien fort entre l’exposition aux pesticides et des pathologies graves, ajoutant ainsi une urgence à la nécessité de prendre des mesures immédiates et efficaces pour protéger la santé publique.

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