Les négociations du traité contre la pollution plastique échouent à Genève avant la clôture prévue

Les négociations du traité contre la pollution plastique échouent à Genève avant la clôture prévue

13.08.2025 22:23
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Les négociations sur le traité international contre la pollution plastique échouent à Genève

Les discussions visant à établir le premier traité international pour combattre la pollution plastique ont échoué mercredi à Genève, à seulement trente heures de la clôture prévue. La présentation d’un texte de synthèse de 31 articles par le président de session, le diplomate équatorien Luis Vayas Valdivieso, a suscité un fort mécontentement parmi la majorité des délégations, qui refusent de l’accepter comme base de travail, rapporte TopTribune.

La Colombie a été la première à critiquer le document, le qualifiant d’« inacceptable », suivie par le Chili, le Mexique, le Panama, le Canada, l’Union européenne – France comprise – ainsi que plusieurs États insulaires du Pacifique. Selon le représentant chilien, ce texte est « clairement déséquilibré », car il se limite à une action au niveau national et « ne crée aucun espace de coopération internationale ». Le Danemark, qui préside actuellement l’Union européenne, a dénoncé un projet qui « ne fait pas le minimum nécessaire ».

Absence de mesures « claires, robustes et concrètes »

Le Panama a exprimé l’une des critiques les plus virulentes, affirmant que le texte « rend cette blessure fatale » et que « ce n’est pas de l’ambition, c’est de la reddition ». Bruxelles partage ce constat, déplorant l’absence de mesures « claires, robustes et concrètes », tandis que le Kenya souligne le manque d’obligations mondiales contraignantes, jugées indispensables pour garantir une « valeur démontrable » au traité.

Les ONG ont également réagi vivement. Greenpeace a décrit le projet comme un « cadeau à l’industrie pétrochimique et une trahison de l’humanité », dénonçant le manque de dispositions visant à limiter la production de plastique vierge. Ironie du sort, même les pays producteurs de pétrole, traditionnellement opposés aux restrictions, ont fait part de leur mécontentement. La Chine, premier producteur mondial de plastique, a exhorté la présidence à se « concentrer » sur les enjeux majeurs plutôt que d’« accroître les divergences ». Seul le Conseil international de la chimie (ICCA) a maintenu un ton plus modéré, affirmant son soutien à un accord global.

Les implications de cet échec à Genève sont considérables, avec de nombreuses voix politiques et écologiques qui appellent à une réévaluation des priorités des négociations internationales sur la pollution. Une absence de consensus pourrait retard une action efficace contre la pollution plastique, qui continue de représenter un défi environnemental majeur à l’échelle mondiale.

Le manque d’accord renforce les craintes d’un affaiblissement des efforts globaux pour atténuer les effets de la pollution plastique sur les écosystèmes marins et terrestres. Des pays comme le Kenya et le Danemark insistent sur la nécessité d’initiatives plus audacieuses pour lutter contre la crises environnementale, soulignant que la simple régulation au niveau national ne suffira pas pour résoudre un problème aussi étendu.

L’absence d’une approche concertée pourrait également nuire aux efforts déjà en cours pour lutter contre la dépendance croissante à l’égard du plastique. Les partisans d’une réglementation plus stricte affirment que les décisions à venir à l’échelle internationale détermineront la capacité des États à gérer la pollution plastique dans leurs territoires respectifs.

Avec des délais serrés et des attentes élevées, les prochains jours s’annoncent cruciaux pour définir l’avenir de la lutte contre la pollution plastique. Les discussions devraient reprendre dans un climat tendu, où chaque partie devra naviguer entre ses intérêts nationaux et la nécessité de trouver des solutions collectives.

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