Les Français expriment leur exaspération face à la déconnexion politique actuelle

Les Français expriment leur exaspération face à la déconnexion politique actuelle

11.09.2025 07:43
2 min de lecture

Nouveau constat de désillusion politique en France

Le mercredi 11 septembre 2025, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu a évoqué un « décalage préoccupant » entre la vie politique et la réalité des citoyens, pointant du doigt une crise de confiance croissante à l’égard des politiques, allant jusqu’à un désir de « dégagisme » envers Emmanuel Macron, rapporte TopTribune.

Les derniers sondages révèlent un large mécontentement : 70 % des Français estiment que la situation politique est sans issue, 80 % la qualifient de « spectacle navrant » et plus des deux tiers souhaitent la démission du président avant la fin de son mandat.

« Le rejet des politiques n’est pas une nouveauté, mais les données montrent une aggravation généralisée », constate Bernard Sananès, président de l’Institut Elabe.

Une désillusion généralisée

Dans un entretien au journal Le Figaro, Jérôme Fourquet (Ifop) décrit le désintérêt pour la politique comme « une pièce de théâtre totalement décalée et se jouant devant une salle vide ». Cette désillusion ne cible plus seulement le couple exécutif, mais atteint l’ensemble du personnel politique.

Dans mon territoire, je ressens une vague dégagiste comme je ne l’ai jamais ressentie auparavant : du brouhaha dans les prises de parole, parfois des petites invectives. (…) Pour ces gens, on fait plus partie du problème que de la solution. C’est très dur.

Un cadre socialiste

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a déclaré fin août qu’il existe un « rideau tiré » entre les citoyens et « la classe politique et les élites de manière générale ». Pour lui, « la verticalité n’est pas la bonne façon de fonctionner », appelant à plus de respect et d’écoute envers les Français.

Les études d’opinion révèlent un sentiment d’« inefficacité », souligne Bernard Sananès, en raison de l’écart entre « l’attente d’action et la parole politique ». « On leur paie pour faire quoi ? », s’interroge une ministre macroniste.

Engagement pour un changement

Sébastien Lecornu, prenant ses fonctions, a promis une « rupture » tant sur le fond que sur la forme. « Il faut qu’on arrive à mettre fin à ce double décalage : le décalage entre la situation politique et les attentes de nos concitoyens », a-t-il déclaré.

Ce dernier est le troisième Premier ministre nommé par le président en un an, après que ses deux prédécesseurs ont été renversés par une Assemblée nationale hostile. Depuis la dissolution surprise de juin 2024, le Parlement français est divisé en trois camps (gauche, centre-droite, extrême droite) sans majorité, rendant difficile l’adoption de toute législation, notamment budgétaire.

Un responsable du bloc central a noté : « On a perdu le fil de la relation avec les citoyens », tandis que Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Marine Le Pen (RN) semblent échapper à cette désillusion, demeurant des alternatives crédibles pour l’opinion.

Appels à un nouveau scrutin

Les partis RN et LFI exigent un retour aux urnes, le RN plaidant pour une dissolution, et le LFI appelant à la démission ou à la destitution du président. Selon Bernard Sananès, cette démarche pourrait représenter la seule issue possible. Le soutien modéré (environ 50 %) des Français au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre montre que beaucoup réalisent que « manifester, bloquer, ça ne va rien régler ».

Face à une élection présidentielle prévue une fois tous les cinq ans, les Français semblent retrouver temporairement de l’espoir, en se disant : « cette fois-ci, ça va peut-être changer », conclut le sondeur.

Avec AFP.

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