Les étudiants au Moyen Âge : entre festivités et violences mortelles en Angleterre

Les étudiants au Moyen Âge : entre festivités et violences mortelles en Angleterre

04.09.2025 08:14
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Une étude révèle la géographie de la violence urbaine au XIVe siècle en Angleterre

Une étude exhaustive sur 355 meurtres survenus en Angleterre au XIVe siècle a mis en lumière une cartographie précise des violences urbaines de cette époque. Les résultats montrent que des lieux tels que les marchés, les quais et les quartiers universitaires étaient des foyers d’affrontements, rapportent TopTribune.

Les chercheurs britanniques et américains soulignent la brutalité quotidienne de cette période, contrastant avec les clichés romantiques souvent associés au Moyen Âge. En se concentrant sur les meurtres commis entre 1296 et 1398 à Londres, Oxford et York, l’analyse révèle une véritable géographie de la violence où le commerce et la vie quotidienne se mêlaient à des règlements de comptes violents. Le média américain Gizmodo détaille que le taux d’homicides à Oxford était trois à quatre fois supérieur à celui de Londres ou York, une situation attribuée à la présence de l’université attirant des jeunes hommes isolés, souvent en groupes et armés.

Ces étudiants, organisés par régions d’origine, s’affrontaient régulièrement, notamment entre northerners et southerners. Ce qui semblait être une scène d’étude était en réalité un théâtre de combats de rue. De plus, les étudiants jouissaient d’une forme d’impunité qui favorisait un climat de tension. Les violences se concentraient autour des institutions universitaires, mais également entre étudiants et habitants.

Londres n’était pas épargnée par la violence. Des zones comme Westcheap et Thames Street étaient des centres névralgiques de conflits entre guildes et commerçants. À York, les principales portes de la ville et les rues emblématiques, comme Stonegate, étaient des lieux d’homicides, illustrant comment la richesse et la visibilité attiraient la violence.

Des meurtres comme spectacles

L’analyse des données montre que les meurtres se produisaient au sein de lieux symboliques et fréquentés, où ils prenaient souvent une dimension spectacle, renforçant la réputation des individus impliqués. En revanche, les quartiers pauvres enregistraient moins d’enquêtes, ce qui laisse supposer un manque de pression sociale ou judiciaire. De manière surprenante, le dimanche était le jour le plus meurtrier, en particulier autour du couvre-feu, après les messes et les beuveries.

Les chercheurs, grâce aux procès-verbaux, ont pu localiser les scènes de crime et identifier les armes employées, révélant que les marchés et les espaces publics étaient souvent les théâtres de ces affrontements.

Malgré la prévalence de la violence au Moyen Âge, l’étude pose la question d’une lente diminution du taux d’homicides au cours des siècles. Les auteurs suggèrent que l’évolution des modes de gouvernance, une meilleure surveillance et l’instauration de systèmes judiciaires plus efficaces ont contribué à ce déclin.

Cet examen de la violence urbaine au XIVe siècle présente une société qui tentait de gérer les conflits tout en préservant l’honneur, souvent au prix de combats sanguinaires dans des lieux publics. Loin de la barbarie souvent associée à cette époque, elle illustre les débuts de réglementations collectives et d’une cohabitation sociale.

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