LES ÉQUILIBRES MONDIAUX DE LA DÉFENSE EN 2025 : HÉGÉMONIE AMÉRICAINE, ASCENSION CHINOISE ET RÉSISTANCE FRANÇAISE

LES ÉQUILIBRES MONDIAUX DE LA DÉFENSE EN 2025 : HÉGÉMONIE AMÉRICAINE, ASCENSION CHINOISE ET RÉSISTANCE FRANÇAISE

17.10.2025 20:53
2 min de lecture

Par la rédaction du Journal de l’économie
Le classement Defense News Top 100 – 2025 met en lumière l’hégémonie persistante des États-Unis dans le secteur mondial de la défense. Sur les dix premiers rangs, les entreprises américaines occupent sept places, tandis que la Chine en compte trois. L’Europe, quant à elle, reste en retrait, même si la France se distingue grâce à Thales (13ᵉ), Dassault Aviation (46ᵉ) et Safran (49ᵉ), rapporte TopTribune.

LE PODIUM MONDIAL : UNE DOMINATION SANS PARTAGE DES ÉTATS-UNIS

Le classement mondial pour 2025 est dominé sans surprise par les géants américains : 1. Lockheed Martin (États-Unis) 2. Aviation Industry Corporation of China (AVIC) (Chine) 3. RTX (États-Unis, anciennement Raytheon Technologies) 4. Northrop Grumman (États-Unis) 5. General Dynamics (États-Unis) 6. Boeing Defense, Space & Security (États-Unis) 7. BAE Systems (Royaume-Uni) 8. China State Shipbuilding Corporation (CSSC) (Chine) 9. China North Industries Group (NORINCO) (Chine) 10. L3Harris Technologies (États-Unis). Cette domination américaine se justifie par des budgets militaires faramineux, le Pentagone représentant plus de 40 % des dépenses militaires à l’échelle mondiale. Par exemple, Lockheed Martin, fabricant du F-35, enregistre un chiffre d’affaires défense dépassant les 65 milliards de dollars, un niveau sans précédent. La Chine confirme son statut de deuxième puissance militaire industrielle mondiale, avec trois entreprises d’État – AVIC, CSSC et NORINCO – présentes dans le top 10 et affichant des croissances établies à deux chiffres. Le complexe militaro-industriel chinois, soutenu par un effort d’innovation considérable (drones, technologies hypersoniques, intelligence artificielle de combat), comble progressivement l’écart technologique avec les États-Unis.

LES CHAMPIONS FRANÇAIS : THALES, DASSAULT ET SAFRAN

La France se positionne en tête des pays européens dans ce classement, soutenue par trois entreprises nationales emblématiques. Thales (13ᵉ) enregistre près de 11,5 milliards de dollars de revenus liés à ses activités de défense, consolidant sa position de leader dans les domaines des systèmes électroniques, de la cybersécurité et des radars de nouvelle génération. Dassault Aviation (46ᵉ), bien que plus spécialisé, bénéficie d’un carnet de commandes florissant, alimenté par des contrats en Inde, en Égypte et en Indonésie. Quant à Safran (49ᵉ), en tant que partenaire clé d’Airbus et de Dassault, il poursuit sa croissance grâce à ses activités dans les moteurs militaires, l’optronique et la navigation inertielle. Ces trois grandes sociétés symbolisent la robustesse du modèle français, basé sur un écosystème technologique intégré, accompagné par le soutien de l’État et des coopérations européennes, telles que MGCS et SCAF. L’Europe, en revanche, reste marginale dans le Top 100. Seule BAE Systems (7ᵉ) parvient à rivaliser avec les grandes puissances américaines et chinoises. D’autres pays comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne se situent plus bas dans le classement, sans qu’aucun d’eux ne dépasse le seuil des 30 milliards de revenus dans le secteur de la défense. Cette fragmentation, couplée à des budgets nationaux limités, freine l’émergence d’un « Airbus de la défense » totalement intégré.

LES TENDANCES 2025 : DRONES, IA ET AUTONOMISATION INDUSTRIELLE

Le rapport de Defense News met en avant l’émergence de nouveaux segments : les drones tactiques et stratégiques (autonomes ou semi-autonomes) se positionnent en tête des priorités mondiales. L’intelligence artificielle militaire – appliquée à des domaines tels que la reconnaissance, la maintenance prédictive et la guerre électronique – redéfinit les rapports de force entre les acteurs. Les tensions géopolitiques (Ukraine, mer de Chine, Proche-Orient) stimulent la demande publique, alors que la dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement asiatiques incite les nations occidentales à rapatrier une partie de leur production. Ce classement illustre, au-delà des chiffres, la rivalité entre modèles : l’intégration public-privé américaine, la planification étatique chinoise, et la coopération intergouvernementale européenne. La France, forte de ses succès à l’export, demeure un acteur essentiel pouvant influencer les futures coalitions industrielles.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER