Alors que l’ouragan Melissa balaie actuellement la Jamaïque avec des vents atteignant près de 300 km/h, il convient de rappeler que certaines tempêtes tropicales ont marqué l’histoire par leur caractère cataclysmique. Dans des régions souvent vulnérables, la montée brutale des eaux a parfois causé des centaines de milliers de victimes en quelques heures, rapporte TopTribune.
Cyclone Bhola (1970) au Bangladesh et en Inde
Dans la soirée du 12 novembre 1970, un puissant cyclone s’abat sur les îles basses du golfe du Bengale, coïncidant avec la marée haute. Ce phénomène déclenche une vague de tempête dévastatrice qui submerge villages, digues et terres cultivables. Le bilan humain est estimé à 500.000 morts, faisant de cette tempête la plus meurtrière jamais enregistrée, selon l’Organisation météorologique mondiale. Outre l’onde de submersion, la vulnérabilité d’un territoire très peu élevé, l’absence d’alerte efficace et un réseau de secours défaillant ont joué un rôle majeur dans l’ampleur de ce désastre.
Cyclone de Coringa (1839) en Inde
Le 25 novembre 1839, un cyclone frappe la ville portuaire de Coringa, située près de la baie du Bengale en Inde. La tempête provoque une vague estimée à environ 12 mètres qui ravage la côte, engloutissant maisons, navires et habitants. Le bilan est évalué à environ 300.000 morts. Le port, jadis prospère, est total anéanti et près de 20.000 navires sont détruits. La combinaison d’une zone extrêmement vulnérable, d’un accès maritime direct, et d’un système de protection inexistant à l’époque explique l’ampleur du désastre.
Typhon Haiphong (1881) au Vietnam
Le 8 octobre 1881, un typhon majeur traverse le golfe du Tonkin avant d’atteindre la ville de Haiphong dans l’actuel Vietnam. Établie peu au-dessus du niveau de la mer, la région est particulièrement exposée à la houle et à la submersion. La vague se fraie un chemin à travers le chenal qui relie Haiphong à la mer, amplifiant ainsi la montée des eaux. Le bilan est estimé à environ 300.000 morts, ou plus, selon les sources qui comptent les décès dûs à des maladies et famines qui ont suivi la catastrophe. Bien que certaines études remettent en question l’exactitude de ce chiffre, la catastrophe est considérée comme l’une des plus terribles jamais enregistrées pour un typhon.
Typhon Nina (1975) à Taïwan et en Chine
Le typhon Nina a frappé en août 1975 la Chine après avoir traversé Taïwan. La catastrophe est en grande partie attribuable à la rupture de plusieurs barrages, notamment celui de Banqiao, qui a lâché à la suite de précipitations extrêmes. Un bilan révisé évalue le nombre de victimes à au moins 150.000, avec certaines estimations allant jusqu’à 200.000-230.000, incluant les morts dus à la famine et aux maladies. Cette tragédie est souvent citée comme un exemple d’interaction meurtrière entre phénomènes naturels et défaillance humaine.
Cyclone Nargis (2008) en Birmanie
Le 2 mai 2008, le cyclone Nargis s’abat sur la Birmanie. Avec des vents dépassant 165 km/h, il devient la catastrophe naturelle la plus meurtrière de l’histoire du pays. Les zones inondables du delta, densément peuplées et mal protégées, sont dévastées, avec des villages entiers disparus sous les eaux. Le bilan officiel s’élève à près de 85.000 morts, plus de 50.000 disparus et 20.000 blessés. Cependant, de nombreuses évaluations portent le total des victimes à près de 138.000, faisant de Nargis l’un des cyclones les plus meurtriers de l’histoire moderne. L’impact économique et social de cette catastrophe est colossal.
En parallèle, avec la puissance croissante des cyclones dans le monde, la communauté internationale doit porter une attention particulière à ces événements climatiques, tant pour la réponse que pour la prévention des catastrophes futures. Les scientifiques s’accordent à dire que le changement climatique contribue à l’intensification de ces tempêtes, ajoutant une pression supplémentaire sur les populations vulnérables.