Législatives 2024 : "Emmanuel Macron n'a pas le choix, ce n'est pas à lui de choisir le Premier ministre", insiste un constitutionnaliste
Législatives 2024 : "Emmanuel Macron n'a pas le choix, ce n'est pas à lui de choisir le Premier ministre", insiste un constitutionnaliste

Législatives 2024 : « Emmanuel Macron n’a pas le choix, ce n’est pas à lui de choisir le Premier ministre », insiste un constitutionnaliste

08.07.2024
2 min de lecture

Le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives anticipées à l’issue du second tour, avec 178 députés élus, dont 146 au second tour, selon les derniers résultats du ministère de l’Intérieur. Il faut maintenant choisir un Premier ministre.

Le mouvement présidentiel Ensemble! obtient 150 sièges, dont 148 députés élus au second tour. Le Rassemblement national et ses alliés récoltent 143 sièges, dont 104 acquis au second tour. La participation s’élève à 66,63% avec 28 870 328 votants. Par conséquent, l’abstention s’élève à 33,37%.

« Le principal enseignement de ce scrutin c’est que le barrage républicain a fonctionné au-delà de toute attente« , explique Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion à l’institut Ipsos. « Après le premier tour, il était clair que le Rassemblement national n’était plus en mesure d’obtenir la majorité absolue » puisque les triangulaires étaient en train de se transformer en duels. « On a entendu toute la semaine que les gens allaient voter en se bouchant le nez, moi je pense qu’ils l’ont fait avec enthousiasme. L’idée était de faire barrage au Rassemblement national et ça, ce n’est pas quelque chose dont on avait pu mesurer l’ampleur.« 

Les instituts de sondage n’avaient pas prévu ce résultat reconnaît Stéphane Zumsteeg. « Oui, très clairement, mais il y a peu de différences entre les trois blocs. Entre la gauche et Ensemble il y a à peine 15 ou 20 sièges. Les trois forces sont au touche à touche et dans le détail nous ne l’avions pas. Le Front républicain n’a jamais été aussi efficace ces 20 dernières années.« 

« Emmanuel Macron n’a pas le choix »

« Première étape, Gabriel Attal remet sa démission, c’est la tradition républicaine qui l’impose mais aussi le résultat des élections. Il faut garder à l’esprit que Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont été battus« , insiste Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste.

« Emmanuel Macron n’a pas le choix, ce n’est pas à lui de choisir le Premier ministre. Il va y avoir des négociations entre les différentes forces politiques qui vont s’accorder pour trouver une personnalité à proposer au président de la République qui se chargera de composer un gouvernement. On a déjà eu des gouvernements de coalition assez large. » Jean-Philippe Derosier rappelle d’ailleurs que « la Constitution de la Ve République a été écrite pour gouverner sans majorité absolue et d’ailleurs depuis deux ans, il y a un gouvernement sans majorité absolue. Donc, c’est tout à fait possible.« 

Si le Nouveau Front populaire et le camp globalement central d’Ensemble arrivent à s’entendre, « on arrive à une majorité absolue. Il faut que chacun prenne ses responsabilités. Les responsables politiques ne doivent pas oublier qu’ils n’ont pas forcément tous été élus par adhésion sur leur programme mais dans le cadre d’un front républicain, donc par rejet de l’autre. Il faut qu’ils prennent la mesure de cela.« 

Beaucoup de candidats sont passés grâce au report des voix, explique Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion à l’institut Ipsos. « L’ampleur des reports, près de 80% des électeurs de gauche vont voter quand le duel est face au Rassemblement national et plus de la moitié des électeurs Ensemble ont voté à gauche quand il n’y avait plus de candidat Ensemble! Ce n’est pas un vote d’adhésion mais cela a été totalement assumé par l’opinion publique.« 

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