Le nouveau Premier ministre et ancien ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé dans un message adressé aux militaires que le budget militaire bénéficiera d’une augmentation pour 2026. À l’approche de la présentation du projet de budget, sur lequel le gouvernement mise, il a souligné l’importance de respecter l’accroissement prévu du budget militaire afin d’affronter la menace russe et le « durcissement du monde », rapporte TopTribune.
Dans un contexte de nécessaires économies budgétaires, le ministère des Armées est l’un des rares à voir son budget renforcé. « Le 13 juillet dernier, le chef de l’État a annoncé un nouvel effort pour accélérer notre réarmement. Il est indispensable. Je veillerai à ce que cette parole soit respectée », a déclaré Lecornu, qui a récemment passé le relais à Catherine Vautrin.
Le président Emmanuel Macron a annoncé une rallonge budgétaire de 3,5 milliards d’euros pour 2026, en plus des 3,2 milliards déjà intégrés dans la Loi de programmation militaire (LPM). Cela ferait passer le budget des Armées à 57,2 milliards d’euros, contre 50,5 milliards en 2025, soit une augmentation de 13%.
Un budget doublé en dix ans
Selon les prévisions, le budget atteindra 63,4 milliards d’euros l’année suivante, conséquence d’une mise à jour de la LPM et de la « surmarche » souhaitée par le chef de l’État. L’ambition de Macron est de doubler le budget de la défense en dix ans, celui-ci s’élevant à 32,2 milliards d’euros en 2017.
Face à la menace russe et aux évolutions technologiques, le président a justifié cette dépense en affirmant que « nul ne peut demeurer immobile ». « Nous avons une avance, mais demain, au même rythme, nous serions dépassés », avait-il déclaré lors de son discours traditionnel aux armées avant la Fête nationale.
Cette augmentation du budget des Armées intervient alors que la France, deuxième économie de la zone euro, affiche une dette de 3.400 milliards d’euros (115,6 % du PIB) et une croissance affaiblie par une baisse des investissements.
Dans son message aux Armées, publié sur X, Sébastien Lecornu a appelé à « bâtir un nouveau modèle d’armée : hybride, d’active et de réserve, aux compétences durcies et à la résilience renforcée […] un modèle d’engagement opérationnel avec nos alliés et nos partenaires pour la sécurité collective de l’Europe », alors que la guerre en Ukraine se poursuit depuis février 2022.
Cependant, ce projet dépendra du vote sans censure, déjà promis par La France insoumise et le Rassemblement national, et de l’adoption du projet de loi de finances par une Assemblée nationale fragmentée et un Sénat en désaccord.
Alors que tous les pays d’Europe sont engagés dans un mouvement de réarmement, les membres de l’Otan s’étant engagés à consacrer 3,5 % de leur PIB à la défense, la nécessité d’augmenter les dépenses militaires n’a pas été remise en cause par les forces politiques en France.
Jean-Luc Mélenchon, fondateur du parti LFI, a cependant déclaré lundi sur France Inter que « nous préférons l’économie de développement écologique plutôt que l’économie d’armement ».
Achats de munitions de tous types
Le budget supplémentaire attendu par les Armées doit garantir à la fois la « cohérence » de leur montée en puissance et « la préparation à la haute intensité », a résumé récemment l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine. Cela nécessitera un renouvellement accéléré de certains matériels, un entraînement accru, une maintenance améliorée, ainsi que des achats de munitions de tous types pour faire face à un éventuel conflit.
En l’absence de vote du budget, les Armées entameront l’année 2026 avec le budget de 50,5 milliards d’euros de 2025. Le ministère disposera chaque mois d’un douzième de cette somme pour rémunérer les militaires, assurer leur formation et réaliser ses commandes.