Le traité UE-Mercosur pourrait-il autoriser l'importation de viande aux hormones et de produits chimiques interdits ?

Le traité UE-Mercosur pourrait-il autoriser l’importation de viande aux hormones et de produits chimiques interdits ?

16.12.2025 08:16
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Des pesticides interdits en France pourraient légalement faire leur apparition sur le marché, suite à des publications virales sur les réseaux sociaux. Cela serait lié à l’accord de libre-échange discuté entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie), dont le vote par les vingt-sept membres de l’UE est prévu pour ce mardi, rapporte TopTribune.

Ce traité controversé suscite de vives inquiétudes. Les critiques évoquent notamment la suppression potentielle des barrières douanières, laissant craindre l’importation massive de produits tels que du bœuf aux hormones, du porc trafiqué et du sucre contenant des pesticides interdits. En effet, le traité pourrait entraîner plusieurs tonnes de ces denrées sur les étals des supermarchés européens.

Les opposants à cet accord soulignent que sa mise en œuvre pourrait alimenter la guerre des prix au sein du secteur agroalimentaire en Europe, tout en menaçant les normes sanitaires et environnementales actuellement en vigueur. La question centrale reste sa capacité à garantir la sécurité alimentaire tout en ouvrant les marchés.

FAKE OFF

« Zéro barrière douanière »

En réponse aux allégations circulant sur les réseaux sociaux, il est important de clarifier qu’il ne s’agit pas d’une suppression totale des droits de douane. Bien que l’accord prévoit bel et bien une réduction, celle-ci sera limitée par des quotas stricts concernant plusieurs produits, notamment les fromages protégés par une indication géographique, le lait en poudre et d’autres denrées. Les accords spécifient également que les protections en matière de santé publique demeurent en vigueur, interdisant l’importation de viandes traitées avec des hormones.

Les critiques de l’accord soulignent que le risque de non-respect des réglementations pourrait avoir des conséquences désastreuses pour les consommateurs européens, déjà préoccupés par la qualité et la sécurité des aliments qu’ils consomment.

« 99.000 tonnes de bœuf aux hormones »

Le quota autorisé pour les importations de viande de bœuf du Mercosur vers l’UE est effectivement de 99.000 tonnes. Cependant, ce chiffre ne signifie pas une libre circulation sans contrôle. En réalité, les importations concernées seront soumises à des droits de douane réduits, mais ne bénéficieront pas d’une exemption totale de ces frais. Ainsi, le traitement de la viande bovine devra respecter les normes sanitaires imposées par l’Union européenne, empêchant effectivement l’entrée de viande qui aurait été produite avec des hormones, conformément à la législation en vigueur depuis longtemps.

« 25.000 tonnes de porc trafiqué »

Concernant le porc, l’accord stipule un quota de 25.000 tonnes, au-dessous duquel un tarif préférentiel sera appliqué. Au-delà, des droits de douane normaux entreront en vigueur. Les règles de sécurité alimentaire s’appliqueront également aux produits génétiquement modifiés, assurant que ceux proscrits dans l’UE ne pourront pas être importés.

« 100.000 tonnes de volailles boostées »

Concernant les volailles, l’accord permettra l’importation de 180.000 tonnes de viande de volaille avec une exonération de droits de douane. Au-delà de ce seuil, les tarifs douaniers devront être appliqués, qui vont de 18 à 100 euros pour 100 kg, assurant ainsi un contrôle sur les quantités importées.

« 180.000 tonnes de sucre arrosées de 150 pesticides interdits »

Sur le plan du sucre, le quota de 180.000 tonnes n’inclut que le sucre brut de canne destiné au raffinage, excluant ainsi les sucres spéciaux du marché. En ce qui concerne les pesticides, le texte de l’accord stipule que l’UE reste souveraine dans l’établissement des normes de sécurité, garantissant que les substances interdites ne seront pas admises sur le marché européen.

Les critiques soulignent par ailleurs des préoccupations quant à la faisabilité du contrôle des normes appliquées sur les produits importés, qui pourraient aboutir à des dérives et à une mise en péril de la sécurité alimentaire des citoyens européens.

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