"Le président prépare une surprise" : comment Emmanuel Macron peaufine le choix de son Premier ministre
"Le président prépare une surprise" : comment Emmanuel Macron peaufine le choix de son Premier ministre

« Le président prépare une surprise » : comment Emmanuel Macron peaufine le choix de son Premier ministre

12.12.2024
3 min de lecture

Les jeux semblaient faits mardi, après la réunion à l’Élysée entre Emmanuel Macron et les partis prêts à ne pas censurer le prochain chef du gouvernement. François Bayrou était sur le haut de la pile, mais le vent a tourné. L’option Bernard Cazeneuve reprend du poids.

Le compte à rebours est enclenché : un Premier ministre sera nommé jeudi 12 décembre dans la soirée. C’est du moins l’objectif qu’Emmanuel Macron lui-même s’est fixé mardi lors de la table ronde avec les partis prêts au moins à ne pas censurer le prochain chef du gouvernement. Or, cela prend visiblement un peu plus de temps que prévu… 

Pourtant, mercredi, les jeux semblaient faits : François Bayrou est le grand favori. L’Élysée espérait même une annonce en fin de journée. Mais c’est un classique, le vent a tourné. La colonne des arguments pour ne pas nommer l’allié de toujours est brutalement apparue comme plus fournie que celle des bonnes raisons de l’appeler à Matignon. 

François Bayrou a fait basculer la campagne lors de la première course d’Emmanuel Macron pour l’Elysée : c’est « trop 2017« . S’il a toujours eu l’oreille du Président, celui qui a déjeuné avec lui le lendemain de la censure du gouvernement Barnier et qui l’a reçu en tête à tête avant la grande réunion de mardi, a trop mal caché qu’il allait être l’élu. Or, le maire de Pau dit ce qu’il pense, il pèse. Et si sa personnalité n’était pas trop écrasante pour le président, s’interrogent des macronistes. François Bayrou ultra favori pour Matignon ? Son nom « est trop dans l’atmosphère » : « Ce ne sera pas lui« , assure un conseiller d’Emmanuel Macron. Et puis, « Sarkozy l’a tué. Haché menu« , raille un autre.

Nommer Cazeneuve ? « Cela produirait son petit effet »

Et voilà, au moins un temps, comment on cesse d’être l’homme de la situation. Pourtant, la roue n’a pas arrêté de tourner pour le patron du MoDem, mais la situation se complique, surtout quand, en plus, la gauche veut toujours un Premier ministre vraiment de gauche,et quand la droite continue de vous détester parce que vous avez refusé de mettre un bulletin Nicolas Sarkozy au second tour en 2007 et que vous avez appelé à voter François Hollande en 2012… 

Si l’allié historique d’Emmanuel Macron a beau avoir « un statut à part », selon un ministre, il s’est fait « manipuler« , jure un interlocuteur du président qui « lui a faussement promis le poste ». D’autres noms circulent : Sébastien Lecornu, Xavier Bertrand… « Le président prépare une surprise« , lâche un macroniste. Et c’est donc l’option Bernard Cazeneuve qui remonte en flèche, parce qu’il est « le seul à pouvoir garder au gouvernement un Bruno Retailleau tout en faisant rentrer des socialistes« , plaide un partisan du scénario. « Parce que lui aura l’humilité de ne rien faire d’autre que de gouverner« , dit l’un des amis de l’ex-Premier ministre de François Hollande.

Bernard Cazeneuve avait pourtant été écarté au profit de Michel Barnier en septembre dernier. « Au point où nous sommes, cela produirait son petit effet », assure un soutien alors qu’Emmanuel Macron « adore surprendre« , rappelle un proche du président… qui n’exclut pas d’ailleurs de le voir nommer quelqu’un dont le nom n’a jamais circulé. 

Une possible annonce au retour de Varsovie

Mercredi, pendant que dans tous les camps tout le monde trépignait, Emmanuel Macron déjeunait avec ses soutiens au Sénat : un président « rieur et spontané », rapporte un invité, qui raconte qu’il a même joué du suspense en reprenant ceux qui évoquaient « le » prochain Premier ministre : « le… ou la« , s’est amusé le chef de l’État. 

En attendant, Emmanuel Macron « joue au petit maître des horloges », selon un député. Il décolle jeudi dans la matinée pour Varsovie, en Pologne, pour une arrivée un peu avant midi. À 16 heures, il visite le musée de l’Insurrection. Sa garde rapprochée mise sur une annonce « plutôt au retour ». « C’est sa dernière chance de nommer quelqu’un qui puisse tenir », rappelle un fidèle qui ne serait pas choqué si finalement Emmanuel Macron prenait plus de temps. Un conseiller du pouvoir avisé relève qu’« avoir fixé un délai peut aussi avoir été seulement une manière de mettre la pression sur les négociations ». Et un de ses amis de se méfier : « Il peut tout envoyer balader et peut être qu’il n’a rien décidé du tout. »

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