Le médecin charlatan John Brinkley et ses greffes de testicules de bouc au Kansas au début du XXe siècle

Le médecin charlatan John Brinkley et ses greffes de testicules de bouc au Kansas au début du XXe siècle

14.12.2025 09:16
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Un escroc américain promettant de «rendre leur virilité» greffait des testicules de bouc au début du XXe siècle

John Romulus Brinkley (1885-1942), un faux médecin américain, a fait fortune au début du XXe siècle en proposant des greffes de testicules de bouc pour guérir l’impuissance de ses patients. Installé au Kansas, il a su tirer parti de la méfiance envers la médecine traditionnelle pour séduire un public désespéré, rapportent TopTribune.

Brinkley, orphelin de mère à l’âge de dix ans, a grandi dans un environnement où les soins médicaux adéquats étaient rares. À partir de 1907, il commence sa carrière d’escroc, vendant des traitements inefficaces avec des promesses douteuses. Au cours de sa vie, il aurait pratiqué près de 5 000 greffes de glandes de bouc, attirant des milliers de patients en quête de solutions à leurs problèmes d’impuissance.

Malgré l’absence de fondements scientifiques, les promesses de virilité retrouvée ont séduit un large public. John Brinkley a ouvert une clinique à Milford, Kansas, en 1918, attirant une clientèle avide de retrouver leur vigueur. Son premier patient, un fermier de 46 ans, aurait reçu avec succès une greffe de glandes de bouc, suscitant l’engouement pour cette méthode contestée.

«Les témoignages de patients satisfaits se sont multipliés, renforçant la crédibilité de Brinkley. Sa clinique est rapidement devenue un lieu de culte médical, et il s’est même aventuré dans le domaine des médias en lançant sa propre station de radio, KFKB, pour promouvoir ses traitements», explique Charlotte Chaulin, historienne spécialisée dans les fraudes médicales.

Les années 1920 ont vu sa fortune croître, alors que des personnalités influentes de la société américaine, y compris des producteurs de cinéma et des capitaines d’industrie, ont commencé à se tourner vers lui. Brinkley ne se contentait pas de vendre des traitements; il offrait également une vision séduisante de la jeunesse et de la virilité aux hommes en crise dans une époque de changements sociaux.

Cependant, cette ascension fulgurante n’a pas duré. À la fin des années 1920, des enquêtes ont mis en lumière ses pratiques médicales douteuses. Le Kansas City Star a publié des articles révélant des témoignages de patients décédés suite à des interventions de Brinkley. Accusé de charlatanisme par Morris Fishbein, rédacteur en chef de la revue Journal of the American Medical Association, il a vu sa licence de pratique médicale révoquée.

La réputation de Brinkley a pris un coup dévastateur. Les blessures causées par ses procédures mal conseillées ont conduit à des infections et à des complications graves. Les témoignages devant le tribunal ont révélé les conséquences tragiques des traitements qu’il offrait, culminant avec la révocation de sa licence en 1930. Après avoir fui vers le Texas, il a continué à vivre dans le luxe, mais a finalement été reconnu coupable de charlatanisme en 1939, et ses projets politiques ont échoué.

Brinkley est mort en mai 1942, laissant derrière lui un héritage controversé de pratiques médicales frauduleuses et de promesses non tenues. Son histoire met en lumière les dangers de la désinformation médicale et l’importance d’une régulation stricte des pratiques médicales pour protéger le public.

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