Le fils d'un magnat de l'immobilier américain inculpé pour organisation d'une escroquerie.

Le fils d’un magnat de l’immobilier américain inculpé pour organisation d’une escroquerie.

07.10.2025 14:24
5 min de lecture

Dans les collines de Beverly Hills, là où le luxe se marie avec la beauté des paysages, un projet fascinant a vu le jour. Son nom : The Bunker. Ce club exclusif, destiné aux très riches, promettait de réunir passionnés de supercars, amateurs de vins exceptionnels et de cigares rares. David Bren, âgé de 33 ans et fils du milliardaire californien Donald Bren, reconnu parmi les hommes les plus riches d’Amérique par Forbes, en est le fondateur. Sur le papier, ce projet illuminé brillait de mille feux, mais dans la réalité, il s’est avéré n’être qu’une illusion, rapporte TopTribune.

Le rêve californien

À la fin de l’année 2020, alors que la Californie subissait les restrictions liées à la pandémie, David Bren faisait des promesses. Il annonçait la création d’un espace exceptionnel pour les collectionneurs de voitures, un club considéré comme l’ultime sanctuaire. L’adhésion, fixée à 14 500 dollars par mois, offrait, selon ses dires, des privilèges réservés à une élite : accès à une collection de Ferrari, Bugatti et Porsche, dîners étoilés, vins rares et salons privés à Beverly Hills.

Les documents présentés aux investisseurs mentionnaient même un futur siège : l’hôtel Mr C’s Beverly Hills, que Bren prétendait vouloir acquérir pour la somme de 90 millions de dollars. Pour renforcer sa crédibilité, il citait de prestigieux « membres fondateurs », parmi lesquels figurent le milliardaire Mark Cuban, le créateur August Getty, le joueur NBA Kristaps Porziņģis et le fondateur d’Oracle, Larry Ellison. Pourtant, derrière les promesses scintillantes, rien ne se concrétisait : aucun chantier, aucune voiture, aucun club.

« Le Bunker n’existe pas. Ni membres, ni activités. L’entreprise est une illusion. »
— Extrait d’une plainte déposée à Los Angeles

Le charmeur et ses investisseurs

Entre 2020 et 2022, David Bren endosse le rôle du businessman glamour. Costume taillé sur mesure, montre brillante et confiance irrésistible, il fréquente les restaurants huppés de West Hollywood, y laissant des promesses alléchantes à tous ceux qu’il croise. Dans les salons privés où se retrouvent financiers, producteurs et influenceurs, il s’exprime avec une aisance déconcertante, captivant son auditoire avec des paroles soigneusement choisies et une présence charismatique.

Il présente The Bunker comme une expérience novatrice reliant plaisir, exclusivité et rentabilité. Il parle d’un club pour riches, le qualifiant de “maison pour moteurs et hommes”. Chaque rencontre est orchestrée avec soin : bouteille de Dom Pérignon en main, photos de supercars sur son téléphone, PowerPoint flamboyant illustrant son projet et mentionnant des collaborations supposées avec des marques de luxe comme Louis Vuitton et Aston Martin. Fort de l’appui de son père, Donald Bren, il réussit à convaincre de nombreux investisseurs, profitant de la puissance de son nom.

Parmi les investisseurs séduits, Nanxi Liu, une entrepreneure prospère, se laisse convaincre par le projet. Pour elle, c’est l’innovation et le prestige rencontrant la rentabilité. Elle consulte son mentor, Tony Chen, qui, enthousiasmé par l’idée, lui aurait assuré que c’était “le Soho House des passionnés de voitures”. Liu investit alors 100 000 dollars, incitant d’autres à suivre son exemple. Cependant, alors que Bren organise des soirées luxueuses dans un décor de Formule 1 et loue des villas pour des “pré-lancements”, les promesses ne se matérialisent pas.

Les mois passent et les doutes se renforcent : aucun espace, aucune voiture, pas de personnel. Face aux interrogations des investisseurs, Bren évoque des “retards logistiques” et tente de désamorcer la situation avec des excuses variées. Mais la communication finit par se tarir.

Tony Chen, dévasté par la honte d’avoir entraîné ses amis dans cette aventure, succombe à une profonde dépression. Selon des sources, il aurait tenté de recueillir des informations supplémentaires sur le projet avant d’être acculé par la culpabilité. En 2022, il est retrouvé sans vie dans son garage à San José.

Pendant ce temps, les plaintes à l’encontre de Bren s’accumulent. Deux investisseurs du Golfe, Elham Alsulaiman et Zainal Alireza, affirment avoir payé 1 million de dollars pour ouvrir une franchise à Dubaï. Au moment où ils comprennent l’escroquerie, Bren tente de calmer les esprits en leur remettant un chèque de 500 000 dollars en guise de remboursement — mais ce chèque est refusé pour fonds insuffisants.

Les actions en justice se multiplient, avec un total de 2,6 millions de dollars de condamnations. Pourtant, David Bren refuse de se présenter devant la justice. Aucune représentation légale, aucune adresse connue. L’homme qui prônait un empire de luxe a disparu, laissant derrière lui un désordre et des murmures dans les dîners de Beverly Hills.

Le père et le désaveu

Le patriarche Donald Bren, un homme d’affaires respecté à 93 ans, réagit avec fermeté. Lorsqu’un porte-parole s’exprime dans les médias, il déclame un communiqué percutant : « We do not have a personal or business relationship with this individual. » (Nous n’avons aucune relation personnelle ou professionnelle avec cette personne.)

Cette déclaration glaciale marque une rupture totale entre père et fils. Alors que David prétendait pouvoir solliciter son père à tout moment, il devient évident que Donald Bren n’était pas au courant des projets de son fils. Les proches du milliardaire décrivent un fils en quête de reconnaissance, cherchant désespérément à se démarquer de l’ombre paternelle.

Une enquête dans le vide

Les investisseurs floués espéraient qu’une enquête fédérale apporterait des éclaircissements. Des alertes ont été envoyées au FBI et au LAPD, mais aucune accusation criminelle n’a été retenue contre David Bren. L’enquête, si elle existe encore, semble stagner, compliquée par des questions civiles et des accords secrets.

De nombreux victimes hésitent à parler publiquement, car dans les cercles d’affaires de Beverly Hills, avouer avoir été dupé est un affront. Les investisseurs bien établis craignent que des poursuites ne ternissent davantage leur image plutôt que leurs pertes financières. Ainsi, beaucoup préfèrent clore cette affaire en privé.

Entre-temps, David Bren a littéralement disparu. Ses contacts sont injoignables, ses adresses électroniques ont été effacées et ses profils sociaux nettoyés comme s’ils n’avaient jamais existé. Personne ne sait où il se cache, certains avançant qu’il pourrait être en Arizona ou à Miami, tandis que d’autres murmurent qu’il aurait fui à l’étranger chez un ami riche. Mais à ce jour, rien n’est vérifié.

L’histoire de The Bunker aurait pu faire la trame d’un film à suspense digne d’Hollywood : des Ferrari scintillantes sous les palmiers, des dîners opulents, et un héritier persuadé qu’il peut façonner le monde à sa manière. Mais en fin de compte, The Bunker n’était qu’une illusion, un mirage qui s’est évanoui sous le poids de la réalité.

Comme d’autres escroqueries emblématiques de l’histoire, celle de David Bren repose sur un principe simple : l’illusion du prestige. Cet individu a su séduire en jouant avec les symboles du succès, promettant des joyaux de luxe, mais laissant au final, le vide et la dés

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