Le cancer du pancréas pourrait devenir la deuxième cause de mortalité par cancer d'ici 2030 en Europe

Le cancer du pancréas pourrait devenir la deuxième cause de mortalité par cancer d’ici 2030 en Europe

26.11.2025 17:26
2 min de lecture

Le jeudi 20 novembre a marqué la journée mondiale de lutte contre le cancer du pancréas, aujourd’hui la 4ème cause de mortalité par cancer en Europe. En 2023, ce cancer, aux perspectives sombres, a touché environ 16 000 personnes en France, rapporte TopTribune.

Son taux d’incidence ne cesse d’augmenter, notamment chez les personnes de plus de 50 ans, avec une hausse de 1,6 % par an entre 2010 et 2023 chez les hommes, et de 2,1 % chez les femmes. Un diagnostic souvent tardif, lorsque la tumeur s’est déjà développée au-delà du pancréas, entraine une détection des symptômes, qui ne sont pas spécifiques et peuvent avoir d’autres causes, rendant encore plus difficile le diagnostic.

Un taux de survie de 11 % à 5 ans

Dans 80 à 90 % des cas, le diagnostic est posé trop tard pour envisager une opération, qui demeure le seul traitement curatif potentiel. « La prise en charge repose alors sur des chimiothérapies lourdes, souvent insuffisantes, d’où l’urgence de développer de nouvelles approches diagnostiques et thérapeutiques », souligne la Fondation ARC contre le cancer. À 5 ans, le taux de survie n’est que de 11 %.

Quelles pistes thérapeutiques ?

Avec une incidence en hausse et l’absence de signes cliniques spécifiques, le cancer du pancréas pourrait devenir, selon les projections, la 2e cause de mortalité par cancer d’ici 2030 en Europe et aux États-Unis sans nouvelles stratégies thérapeutiques. En 2022, la fondation ARC a lancé l’appel à projet PANCREAS visant à « soutenir des travaux innovants autour du diagnostic précoce, de nouvelles approches thérapeutiques pour les patients non opérables, et des cibles actionnables du microenvironnement tumoral, afin de contourner les résistances de ces cancers ». Trois projets sont mis en avant :

  • Contourner la résistance aux traitements associant chimiothérapie et immunothérapie. Le Pr François Ghiringhelli (Centre Georges François Leclerc, Dijon) et son équipe cherchent à déterminer si bloquer la voie IL-1, une protéine produite par le système immunitaire, pourrait aider à restaurer la sensibilité aux traitements.
  • Fragiliser la tumeur via une thérapie génique pour permettre l’accès aux cellules immunitaires. « Nous proposons une thérapie génique innovante pour créer des brèches dans le microenvironnement tumoral et y attirer les cellules immunitaires anti-tumorales, rendant les patients éligibles à l’immunothérapie cellulaire », précise la Pr Sandrine Dabernat (Institut de Recherche en Oncologie de Bordeaux). Des virus modifiés ciblant les cellules cancéreuses du pancréas seraient introduits dans l’organisme, les rendant ainsi vulnérables aux attaques du système immunitaire.
  • Détecter le cancer du pancréas le plus tôt possible grâce à une biopsie liquide, un simple prélèvement sanguin. Cette approche analyse des spécificités biologiques des cellules immunitaires associées à la détection des lésions pancréatiques précancéreuses ou d’un cancer du pancréas à un stade précoce. Un diagnostic précoce pourrait permettre d’envisager l’option chirurgicale pour un plus grand nombre de patients.

Quels signes doivent alerter ?

Une détection précoce nécessite également de la vigilance. Le centre anti-cancer Léon-Bérard de Lyon dresse une liste de signes d’alerte qui doivent inciter à consulter :

  • une jaunisse ;
  • des douleurs abdominales ;
  • des douleurs dans le milieu du dos ;
  • un diabète d’apparition récente ;
  • une thrombose ;
  • des modifications du transit intestinal ;
  • un amaigrissement inexpliqué ;
  • des nausées ;
  • des symptômes dépressifs.

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