Alors que les tensions entre les deux pays semblaient sur la voie de l’apaisement, Alger a demandé dimanche à 12 agents de l’ambassade de France de quitter son territoire sous 48 h. Une riposte, selon le ministère français des Affaires étrangères, à la mise en examen de trois ressortissants algériens en France dans l’affaire de l’enlèvement d’un influenceur. Paris menace de « répondre immédiatement ».
Une source de tension menace de nouveau les relations diplomatiques entre Alger et Paris. L’Algérie a demandé l’expulsion, dimanche 13 avril au soir, de 12 agents de l’ambassade de France, du personnel qui relève du ministère français de l’Intérieur. Les agents concernés ont 48 heures pour quitter le territoire algérien, selon le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
Le chef de la diplomatie a affirmé que la France était prête à des représailles immédiates si Alger expulsait ses agents.
« Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a dit Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes.
« Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement », a-t-il averti.
Selon le ministre, cette expulsion constitue une riposte à la mise en examen de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire, soupçonnés d’être impliqués dans l’enlèvement de l’influenceur Amir Boukhors sur le territoire français en avril 2024.
« Nouveau développement inadmissible et inqualifiable »
Vendredi 11 avril, trois hommes, dont l’un employé dans l’un des consulats d’Algérie en France, ont été mis en examen à Paris pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, selon le parquet national antiterroriste (Pnat) français.
Dans cette affaire qui concerne l’opposant au régime algérien Amir Boukhors, influenceur surnommé Amir DZ, ces hommes sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Ils ont été placés en détention provisoire.
Le ministère algérien des Affaires étrangères avait tonné samedi soir contre « ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable (qui) causera un grand dommage aux relations algéro-françaises ».
Ces propos contrastaient avec l’annonce, la semaine dernière par le ministre français des Affaires étrangères, d' »une nouvelle phase » pour les relations entre Paris et Alger, à l’issue d’un entretien avec son homologue Ahmed Attaf et surtout avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Le président français Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune avaient acté quelques jours auparavant la fin d’une crise d’une intensité rare, qui avait conduit les deux pays au bord de la rupture diplomatique.