L'agence Moody's maintient la note de la France, mais relève des «incertitudes»
L'agence Moody's maintient la note de la France, mais relève des «incertitudes»

L’agence Moody’s maintient la note de la France, mais relève des «incertitudes»

13.04.2025
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Il y a 4 mois, Moody’s avait abaissé d’un cran la note de la dette souveraine de la France. Et pour l’heure, l’agence de notation a décidé de ne pas la rétrograder davantage. Vendredi, note 20 Minutes, Moody’s a ainsi maintenu la note du pays à Aa3 avec perspective stable. Mais pour combien de temps ? Son rapport souligne en effet une «forte incertitude budgétaire». En cause : une croissance trop faible, l’instabilité politique et le déficit, dont l’objectif des 3% semble inatteignable pour 2029.

Aa3, ce serait l’équivalent d’un bon 17/20 sur une copie d’étudiant. Une note plutôt élevée, donc, mais que Moody’s assortit d’un appel à la vigilance. L’agence évoque un «gouvernement fragile sans majorité claire» et émet des doutes quant à la capacité de ce dernier à redresser les finances publiques. Le contexte international n’aide pas : les offensives douanières de Donald Trump ont imposé au ministère de l’Economie de revoir à la baisse la prévision de croissance nationale, de 0,9 à 0,7% pour cette année. Pour l’heure, Bercy a assuré qu’aucune hausse d’impôts n’était prévue pour redresser la barre.

Le déficit public sous les 3% en 2029 ? L’agence se montre circonspecte

Dans ce contexte, ce maintien du Aa3 fait aussi office d’avertissement : au prochain écart, Moody’s sera peut-être moins magnanime. En attendant la prochaine notation, la France ambitionne de ramener le déficit public à 5,4 % du PIB cette année (après 5,8 % en 2024), avec l’objectif de revenir sous les 3 % d’ici 2029. L’agence se montre circonspecte sur ce point. Le 14 avril, une conférence sur les finances publiques se tiendra en présence du Premier ministre, François Bayrou. Les discussions porteront sur le cap budgétaire. L’issue de cette réunion rassurera-t-elle les agences de notation ?

Pour rappel, comme l’indique Ouest-France, ces agences sont des entreprises privées évaluant la solvabilité d’un émetteur de titres financiers, notamment des titres de dette. Concernant les Etats, trois agences, les «Big three», se partagent 90 % des parts de marché : Standard & Poor’s, Fitch et Moody’s. Cette dernière a un barème allant de Aaa (note maximale) à C (défaut de paiement), avec 21 crans intermédiaires. Pour un État, la dégradation de sa note peut entraîner l’augmentation de son coût de financement et donc aggraver sa dette.

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