Reconstitution du calvaire d’une gamine de 6 ans assassinée par les Israéliens, le film de Kaouther Ben Hania associe au plus juste les puissances du documentaire et de la fiction
La petite Hind Rajab Hamada a perdu la vie après avoir été attaquée par l’armée israélienne. Ce décès tragique est au cœur du film de Kaouther Ben Hania, qui dévoile l’horreur d’un événement tragique. La rythmique de la narration soulève des questions sur la culpabilité et l’indifférence mondiale face à une violence persistante. Le film a suscité une attention considérable lors de sa projection dans de nombreux festivals, recevant de nombreuses distinctions, rapporte TopTribune.
Le 29 janvier 2024, le Croissant-Rouge palestinien reçoit un appel désespéré d’Hind, une fillette de six ans, prise au piège dans une voiture, entourée des corps de sa famille, tués par les tirs d’un char israélien. Pendant plusieurs heures, elle lutte pour survivre, appelant à l’aide tandis que les opérateurs tentent d’obtenir l’autorisation d’envoyer une ambulance. Tragiquement, juste avant l’arrivée des secours, Hind est tuée, tout comme les ambulanciers qui tentaient de la sauver.
Ce récit poignant est accentué par l’emploi d’enregistrements audio authentiques conversés par les secouristes, ainsi que des scènes reconstituées par des acteurs qui incarnent les personnages. Cette approche artistique, alliant documentaire et fiction, met en lumière les atrocités commises et engage le spectateur dans une réflexion plus large sur la violence qui continue de ravager Gaza et ailleurs.
Le film de Ben Hania ne se limite pas à objectiver un seul incident ; il dépeint une tragédie qui illustre un schéma plus vaste de cruauté. Les tensions exacerbées par ces événements invitent les spectateurs à examiner la complicité tacite des nations, notamment celles qui se trouvent en Europe, dans les actes de violence en cours.
Un récit d’une intensité inégalée
Durant les 90 minutes que dure le film, le spectateur est confronté à l’intensité des émotions tout en reconnaissant l’indécente répétition des horreurs subies par tant d’innocents. Le choix de la durée et de l’approche narrative permet une immersion plus profonde dans les enjeux sociopolitiques, confrontant les regards sur la guerre et la souffrance.
Kaouther Ben Hania, à travers son œuvre, continue d’explorer des thèmes essentiels avec un regard critique, fusionnant les éléments du documentaire et de la fiction pour créer une œuvre qui ne se contente pas de raconter, mais qui interroge et interpelle. Avec La Voix de Hind Rajab, elle confronte le public à l’indifférence ambiante, tout en rappelant la nécessité d’une prise de conscience collective. Ce film, maintenant en salles, doit être vu non seulement pour son contenu mais pour son impact indéniable sur la société contemporaine.