Interrogés sur les « trois sujets qui les préoccupent le plus », 40% des Français sélectionnent « leur santé et celle de leurs proches ». La situation financière du pays se place également sur le podium.
La santé constitue cette année « le premier sujet de préoccupation des Français » selon un sondage Ipsos publié mercredi 23 octobre. Elle devance le pouvoir d’achat, qui était en tête en 2023, ou l’immigration, classée sixième à égalité avec d’autres thématiques. Interrogés sur les « trois sujets qui les préoccupent le plus », 40% des Français sélectionnent « leur santé et celle de leurs proches » (+3 points par rapport à 2023), et même 42% au sein des catégories socio-professionnelles défavorisées, selon l’enquête commandée par le Conseil économique, social et environnemental (Cese).
S’ensuivent le pouvoir d’achat (34%, -6 points), la situation économique et financière du pays (28%, +5 points), et la situation politique française (24%, non mesurée l’an dernier). L’immigration arrive sixième (18%, constant), à égalité avec l’instabilité géopolitique ou l’avenir du système de retraites.
Après deux années d’inflation record, la hausse des prix est redevenue plus contenue mais les Français peinent à joindre les deux bouts : 32% des sondés déclarent qu’ils parviennent tout juste à répondre à leurs besoins essentiels et 13% qu’ils n’y parviennent pas.
D’importantes « inégalités »
En termes d’accessibilité aux services publics, un Français sur deux dénonce un difficile accès aux soins, et même 59% parmi les habitants d’agglomérations de moins de 20 000 personnes.
Le Cese souligne d’importantes « inégalités », notamment de santé. Plusieurs départements des régions d’Outre-mer, Hauts-de-France, Grand Est et Centre cumulent « une espérance de vie à 60 ans plus faible et un nombre plus élevé d’années vécues en mauvaise santé ». Les hommes parmi les 5% les plus aisés vivent 13 ans de plus que les 5% des hommes les plus pauvres, un écart réduit à 8 ans chez les femmes.
Un accès moindre aux services « pèse négativement sur l’attachement à la démocratie », relève le Cese. Ainsi, « 15% des Français déclarent qu’ils ne seraient pas prêts à défendre la démocratie si elle était en danger », note l’étude, et « plus inquiétant, 23% ne sont pas convaincus qu’il s’agisse du meilleur système politique existant ». Parmi les moins attachés à la démocratie, « les jeunes et les personnes défavorisées sont largement surreprésentés », pointe l’enquête. Et « un Français sur deux juge que seul un pouvoir fort et centralisé peut garantir l’ordre et la sécurité (51%) ».