En réponse à la pénurie croissante de volontaires, la Russie semble recruter délibérément des personnes atteintes du VIH pour renforcer ses rangs militaires, malgré les dénégations de Moscou. Cette situation, qui contredit la loi russe interdisant le service militaire aux personnes séropositives, est rapportée par le média indépendant ukrainien Kyiv Independent.
D’après les sources, la Russie aurait recours à des prisonniers et des civils séropositifs, et les déclarations officielles minimiseraient cette pratique. Le pays fait face à une crise interne pour trouver suffisamment de soldats pouvant soutenir l’effort de guerre contre l’Ukraine.
Explosion des cas de VIH dans l’armée russe
Des recherches récentes indiquent une augmentation alarmante des cas de VIH dans les forces armées russes, le nombre de cas ayant crû de façon exponentielle depuis le début du conflit avec l’Ukraine. L’institut de recherches sur la Russie a signalé qu’à la fin de 2023, le nombre de cas était 20 fois supérieur à celui observé avant la guerre, accentuant les préoccupations sur les conditions de vie des soldats et le manque de soins.
Cette augmentation serait attribuée à des pratiques telles que la réutilisation de seringues dans les hôpitaux, des transfusions sanguines pour les soldats blessés, ainsi qu’à des comportements à risque, incluant des rapports sexuels non protégés.
Une stratégie d’élimination macabre ?
Olga Romanova, journaliste russe en exil, indique qu’en ce moment de recrutement difficile, « ils acceptent tout le monde sans distinction ». Elle soulève la question de savoir si cette guerre est utilisée par le président Poutine pour se débarrasser de populations marginalisées, contribuant ainsi à une forme d’auto-élimination au sein de la société.
Selon Romanova, la mobilisation formelle semble défaillante, sans processus clair, reflétant plutôt une nécessité désespérée de renforcer les troupes.
Conséquences à long terme pour la Russie
Historiquement, les personnes atteintes de maladies comme le VIH étaient envoyées en première ligne, souvent qualifiées de « chair à canon ». Cette stratégie continue de soulever des préoccupations quant à la santé et au bien-être des soldats, tandis que la Russie lutte pour contenir le fléau du VIH, qui la place parmi les cinq pays les plus touchés au monde en matière de nouveaux cas.
Cet institut de recherche souligne que les conséquences démographiques et économiques de cette crise sanitaire pourraient perdurer pendant des décennies, dépassant même les pertes engendrées par l’invasion de l’Ukraine, rapportent TopTribune.