La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon a suscité de vives réactions au sein de la classe politique française. Tandis que la gauche exprime des critiques acerbes, la droite reste réservée, et les proches du président affichent leur satisfaction. L’ancien ministre des Armées, connu pour son parcours controversé, divise déjà les opinions, rapporte TopTribune.
Une gauche unie contre Macron et Lecornu
La France insoumise (LFI) a dénoncé un « passage en force » d’Emmanuel Macron. Le compte officiel de LFI à l’Assemblée a qualifié Lecornu de « l’agent de liaison de Macron avec le RN », accusant le président de collusion avec l’extrême droite.
Jean-Luc Mélenchon a critiqué sur X « une triste comédie de mépris du Parlement » et a réaffirmé que le départ du président était la seule solution pour résoudre la crise politique. Son collègue Mathilde Panot a qualifié cette nomination de « provocation », rappelant que Lecornu a préféré la répression face aux Gilets jaunes. Elle a également appelé à une mobilisation massive mercredi lors du mouvement social « Bloquons tout ».
« Non-respect total des Français »
Manuel Bompard, député LFI de Marseille, a décrit la décision de Macron comme un « mépris » et un « déni de démocratie », appelant à manifester et à voter une motion de destitution à l’Assemblée nationale. Louis Boyard a dénoncé ce choix, affirmant que « la jeunesse demandait l’écologie, la paix, l’égalité », et non un ministre de la guerre.
Les écologistes se sont également manifestés, avec Marine Tondelier qualifiant la situation de « provocation » et « non-respect total des Français », prédisant un avenir sombre pour cette administration.
« On ne change pas une équipe qui perd »
Marine Le Pen a raillé un président « bunkerisé » avec ses proches et a prédit que Jordan Bardella, président du Rassemblement national, pourrait prendre la tête du gouvernement après des législatives anticipées. Bardella a pour sa part promis de former son jugement sur Lecornu « à ses actes, à ses orientations », notant qu’il ne change pas une équipe qui perd.
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a exprimé son mépris pour le peuple français en déclarant : « on prend les mêmes et on recommence ».
« Trouver des accords »
Du côté présidentiel, le ton est divergente. François Ouzilleau, maire de Vernon et ami de Lecornu, a salué sa nomination, souhaitant du succès pour relever ce défi. Édouard Philippe, ancien Premier ministre, a aussi exprimé sa confiance en Lecornu, affirmant qu’il possédait les qualités nécessaires pour « discuter et trouver un accord » avec d’autres partis.
Bruno Retailleau, chef des Républicains et ministre de l’Intérieur sortant, vise à établir des « accords » pour construire une « majorité nationale », se félicitant qu’aucun socialiste n’ait été nommé à Matignon.