La ministre de l'Agriculture annonce un grand réveil alimentaire à Rungis pour la stratégie de souveraineté alimentaire

La ministre de l’Agriculture annonce un grand réveil alimentaire à Rungis pour la stratégie de souveraineté alimentaire

08.12.2025 06:36
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La ministre de l’Agriculture annonce un grand projet pour la souveraineté alimentaire

La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, doit prononcer un discours majeur à Rungis le 8 décembre, pour lancer une série de conférences sur la stratégie française concernant la souveraineté alimentaire. Elle annoncera un « grand réveil alimentaire » axé sur la capacité à produire et à transformer une alimentation saine, durable et accessible à tous, rapporte TopTribune.

Depuis 2001, la France dispose du Programme national nutrition santé (PNNS), qui vise à améliorer la santé de la population via l’optimisation de la nutrition. La dernière version de ce programme préconise d’augmenter la consommation de légumes secs, de fruits et légumes frais, et de fruits à coque. Les recommandations incluent également des choix alimentaires, comme privilégier les féculents complets et limiter les sucres et les aliments ultratransformés.

Cependant, malgré ces directives, le gouvernement semble avoir des difficultés à intégrer ces principes dans la Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat. Ce document, censé guider les actions gouvernementales jusqu’en 2030, accuse un retard de plus de deux ans et a été suspendu une nouvelle fois à la fin novembre. Des controverses, notamment concernant la consommation de viande, entourent sa rédaction. Franceinfo a récemment révélé que l’idée de limiter les produits ultratransformés avait été retirée à la demande du ministère de l’Agriculture, suscitant des critiques de la part des ministères de la Santé et de la Transition écologique.

Anne Genevard a commenté que l’Anses avait été chargée de définir ces produits, arguant qu’il est crucial d’établir des définitions claires. Cette demande de précision intervient alors que des classifications de produits existent déjà, comme celle de Nova, concernant le degré de transformation des aliments. Charlie Brocard, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), a déclaré que les recommandations du PNNS résultaient de consultations entre experts et politiques, soulignant l’importance d’une approche scientifique dans la formation de politiques publiques.

Le consensus sur la définition d’une alimentation saine est largement reconnu dans l’étude EAT-Lancet, qui propose un régime alimentaire favorable à la santé publique et à la durabilité environnementale. Malgré cela, les habitudes alimentaires des Français s’éloignent de ces recommandations, avec une consommation beaucoup plus élevée de céréales, de sucres et de viande que ce qui est conseillé. En 2019, Santé publique France avait alerté que près de 90 % des adultes ne consommaient pas suffisamment de fibres.

La situation est inquiétante, puisque 16 % de la population déclare ne pas manger à sa faim. Hélène Quéau d’Action contre la faim a souligné un décalage flagrant entre les recommandations nutritionnelles et la réalité alimentaire des Français, tandis que l’ONG appelle à des mesures politiques ambitieuses pour changer l’environnement alimentaire et le rendre plus accessible et durable.

Les annonces du ministère de l’Agriculture laissent planer des doutes. Lors de son discours, Annie Genevard lancera sept groupes de travail par filière, visant à établir des ambitions pour le Salon de l’agriculture en mars, mais sans la participation des associations de consommateurs et de protection de l’environnement, comme déjà signalé par le ministère.

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