La grève du paiement par carte prévue n’a finalement pas eu lieu : explications.

La grève du paiement par carte prévue n’a finalement pas eu lieu : explications.

14.09.2025 10:33
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Le 10 septembre, un mouvement dénommé « Bloquons tout » a incité les Français à délaisser les cartes bancaires en signe de protestation contre les frais appliqués aux clients et aux commerçants. Émergeant sur les plateformes sociales, cet appel visait à perturber le secteur bancaire en encourageant l’utilisation de l’argent liquide. Bien que l’initiative ait suscité un certain intérêt, les résultats escomptés ne se sont pas matérialisés, rapporte TopTribune.

Objectifs et fondements du mouvement

Le concept était clair : inciter les consommateurs à effectuer exclusivement des paiements en espèces pour priver les banques de leurs commissions habituelles associées aux transactions par carte. Les organisateurs ont avancé que si 10 millions de Français cessaient d’utiliser leur carte pendant un mois, cela pourrait entraîner une perte potentielle allant jusqu’à 6 milliards d’euros pour les établissements financiers. Ce geste symbolique entendait mettre en lumière ce qui est perçu comme des frais exorbitants pour les usagers et les commerçants.

Ce mouvement a pris forme sur les réseaux sociaux et s’est rapidement répandu, entraînant près de 200 000 personnes à s’unir pour exprimer leur mécontentement face aux politiques d’austérité et aux inégalités économiques croissantes.

Mobilisation et soutien

Bien que la mobilisation ait été significative, avec près de 35 % des répondants à un sondage MoneyVox déclarant envisager de ne pas recourir à leur carte ce jour-là, la réalité a été moins marquante. En effet, la Banque de France a déclaré qu’il n’y avait pas eu de changements notables dans les transactions au cours de cette journée. D’après un rapport de l’Agence France-Presse (AFP), les paiements et les retraits n’ont pas montré de variations significatives par rapport à la normale.

De plus, certains détaillants ont affiché leur soutien. Sandrine, gérante d’un restaurant en Aveyron, a décidé d’accorder une réduction de 10 % pour les paiements en espèces. « Je souhaitais montrer ma solidarité avec le mouvement, mais je ne peux pas fermer mon restaurant, alors j’ai pensé que promouvoir les paiements en liquide était une solution appropriée », a-t-elle déclaré.

Réactions et doutes

Les experts économiques demeurent divisés quant à l’efficacité de ce type d’initiative. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, a exprimé ses réserves : « Si 10 millions de Français choisissaient de retirer la totalité de leurs fonds de leurs comptes, cela poserait un vrai problème. » Cette remarque illustre la complexité d’une mobilisation collective visant à perturber le système bancaire sans engendrer de désagréments majeurs.

Ce n’est pas la première fois qu’un appel à tout bloquer est lancé. En 2010, Eric Cantona avait également proposé de retirer massivement de l’argent des banques, sans parvenir aux résultats espérés.

Analyse et perspectives

Malgré une mobilisation visible et une communication claire contre les frais bancaire jugés trop élevés, la transformation bancaire n’a pas été impactée. La Banque de France demeure vigilante face à des évolutions parfois imprévisibles, tout en soulignant que les opérations ont continué à leur rythme habituel ce jour-là.

Cependant, cette initiative suscite un débat nécessaire sur notre dépendance croissante aux systèmes bancaires numériques et pose la question de l’avenir de l’argent liquide.

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