L’union, bien que superficielle, s’est manifestée lors des Rencontres de la gauche à Bram, où des figures de la gauche, excluant La France insoumise (LFI), ont tenté de montrer une image de réconciliation en prévision des futures échéances électorales. Les leaders, notamment Olivier Faure du Parti socialiste (PS) et Marine Tondelier des Écologistes, se sont retrouvés, laissant entrevoir la possibilité de censurer le prochain gouvernement, bien que certains, comme le PS et Place publique, soient ouverts au dialogue, rapporte TopTribune.
Vers une candidature commune en 2027 ?
Olivier Faure, qui a remporté son dernier congrès par la plus mince des marges, a été accueilli au sein des bastions d’une de ses opposantes, Carole Delga. Cette dernière a exprimé des critiques acerbes envers la stratégie de Faure, notamment son accord avec LFI lors des élections législatives de 2022 et 2024. « L’état d’esprit, c’est de rassembler la famille », a souligné un député socialiste, ajoutant que le PS, après avoir présenté une proposition de budget alternatif largement acceptée par la population, apparaît « plutôt uni ».
Le déplacement d’Olivier Faure à Bram aux côtés de Marine Tondelier vise aussi à promouvoir l’idée d’une union de la gauche. Ensemble, les Écologistes et la direction du PS ont déjà envisagé une candidature unique pour 2027, potentiellement via une primaire, même si des figures comme Raphaël Glucksmann et Fabien Roussel s’y opposent ouvertement, tout comme certains socialistes, dont Carole Delga.
Des divergences bien visibles
Les contestataires internes à Faure préconisent une « affirmation socialiste », se positionnant comme le seul recours pour rassembler les différentes factions. Marine Tondelier a admis que Carole Delga, absente de ses alliés, n’est « pas sa meilleure amie à gauche », notamment en raison de leurs désaccords sur le projet de l’autoroute A69. Pourtant, Tondelier a choisi de participer pour « convaincre ».
Lors d’un débat rassemblant environ 2 500 personnes, ces divergences stratégiques ont émergé avec force. Tondelier a défendu le Nouveau Front populaire, l’alliance de gauche formée en 2024 avec LFI, tandis qu’elle a été acclamée lorsqu’elle a rappelé que ce mouvement avait empêché la prise de pouvoir par Jordan Bardella, leader du Rassemblement national.
Des valeurs communes
Sa proposition d’une primaire de la gauche pour 2027 inclusivement avec les Insoumis a toutefois suscité des huées. « On finira par être d’accord, on n’a pas le choix », a-t-elle réagi, cherchant à rallier Raphaël Glucksmann avec qui elle partage certaines valeurs, notamment l’antifascisme. De son côté, Olivier Faure a plaidé pour une union élargie, même sans LFI mais incluant Glucksmann : « Je ne connais qu’une seule recette, celle de François Mitterrand : d’abord on rassemble son camp, puis on élargit », a-t-il déclarée. Il a averti que si la gauche hors LFI ne parvenait pas à désigner un candidat unique, « nous n’aurons fait que des belles phrases », sans réussir à atteindre le second tour.
Cependant, Glucksmann, qui s’oppose fermement à une ligne LFI, a rejeté toute participation à une primaire, convaincu qu’une telle démarche le forcerait à suivre les directives de Jean-Luc Mélenchon. Il a affirmé : « Si on fait une primaire avec Mélenchon, cela signifie qu’on imagine que s’il gagne, on va se battre derrière lui. À ce stade de l’histoire, je dis non. » Prenant également la parole, Carole Delga a insisté sur le fait que l’accent doit être mis sur des problématiques fondamentales plutôt que sur des personnalités. « Nous devons nous concentrer sur le fond », a-t-elle conclu.