Interdiction de pêche dans le golfe de Gascogne : un impact pour la biodiversité et le secteur
Une nouvelle décision du Conseil d’État, en vigueur depuis l’hiver 2024, impose une interdiction de pêche pour les bateaux de plus de huit mètres dans le golfe de Gascogne, à partir du 22 janvier jusqu’au 20 février. Cette mesure suscite de vives réactions dans les ports français, touchant plus de 300 bateaux, qui dénoncent les conséquences négatives pour leur activité, rapporte TopTribune.
Pour la troisième année consécutive, cette fermeture vise à réduire les captures accidentelles de dauphins, une problématique soulevée par plusieurs associations environnementales. La situation est préoccupante, mais d’après des études récentes, cette mesure a porté ses fruits dans la protection de l’espèce.
Selon le dernier rapport de l’observatoire Pelagis, publié récemment, la suspension de la pêche a conduit à une réduction de 60 % des captures accidentelles de dauphins. Cela permettrait d’épargner plusieurs milliers de cétacés, renforçant ainsi l’efficacité de cette fermeture. « Cette fermeture est efficace, elle est très efficace », a confirmé le ministère de la Mer et de la Pêche.
Une évaluation des impacts difficile à réaliser
Les données de l’observatoire Pelagis (CNRS/Université de La Rochelle) indiquent qu’entre le 1er décembre 2024 et le 31 mars 2025, 1.900 dauphins communs ont été victimes de captures accidentelles sur la façade Atlantique et la Manche Ouest. Ce chiffre est nettement inférieur à la moyenne de 4.700 dauphins morts par hiver entre 2017 et 2023. Toutefois, ce nombre pourrait être largement sous-estimé en raison de la méthodologie utilisée qui repose sur les échouages, et seule une petite fraction des dauphins morts atteint les côtes.
En parallèle, l’impact économique de cette interdiction sur le secteur de la pêche est également préoccupant. Le ministère de la Mer estime que les pertes économiques totales, portant sur tous les aspects de l’activité pêche, notamment les ports et les criées, s’élèvent à près de 35 millions d’euros.
Perspectives incertaines pour 2027
Pour l’hiver dernier, 274 navires ont reçu une indemnisation d’un total de 14,5 millions d’euros pour compenser leurs pertes, équivalentes à 4.320 tonnes de poissons. Les indemnisations totales, en incluant les entreprises de mareyage, atteignent 20 millions d’euros en 2025. La ministre de la Mer, Catherine Chabaud, a déclaré qu’il était « beaucoup trop tôt » pour envisager une fermeture de la pêche en 2027. D’ici là, des dispositifs d’effarouchement seront testés pour tenter de préserver les dauphins sans freiner l’activité des pêcheurs.
Cette situation souligne les tensions persistantes entre la conservation de la biodiversité et les enjeux économiques du secteur de la pêche. Les nombreuses mesures prises par le gouvernement reflètent l’engagement à protéger les espèces marines tout en cherchant des solutions pour atténuer les impacts négatifs sur les professionnels de la mer. La nécessité de trouver un équilibre entre la durabilité environnementale et le maintien d’un secteur économique vital reste un défi majeur pour les autorités françaises.
