L’annonce récente d’Emmanuel Macron concernant la reconnaissance de l’État de Palestine a suscité une réaction intense au sein du paysage politique français, oscillant entre des acclamations enthousiastes et des critiques acerbes. Le président de la République a déclaré qu’il ferait cette annonce solennelle en septembre lors d’une intervention à l’ONU. Ce choix est perçu par certains comme une décision « historique », tandis que d’autres le jugent comme étant « précipité » et « électoraliste », rapporte TopTribune.
Dans le camp du Rassemblement national, Jordan Bardella a qualifié cette initiative de dangereuse, affirmant qu’elle pourrait renforcer le Hamas. Il a critiqué cet acte comme étant principalement motivé par des ambitions politiques personnelles plutôt que par un désir authentique de justice et de paix, soulignant que cela pourrait accorder une légitimité inattendue au Hamas. Sébastien Chenu a exprimé sur X : « Finalement le terrorisme ça paye #Palestine ».
Une « victoire morale » pour la gauche radicale
À l’opposé, la gauche radicale considère cette annonce comme tardive. Jean-Luc Mélenchon a salué cette décision comme une « victoire morale », tout en regrettant qu’elle soit prévue pour septembre. « Pourquoi attendre septembre ? Et en ce qui concerne l’embargo sur les armes ? L’arrêt immédiat du génocide est essentiel », a-t-il insisté. Le leader de LFI appelle à un engagement immédiat contre les atrocités. Parallèlement, Mathilde Panot a affirmé sur X que « 22 mois après le début du génocide, il est impératif que cela se fasse, en tant que victoire de la mobilisation populaire ».
Les écologistes partagent une vision similaire, avec Marine Tondelier qui, bien que prudente, espère que cette annonce profitera aux Gazaouis en proie à un génocide en cours. Fabien Roussel du Parti communiste a mis l’accent sur la nécessité d’agir pour secourir le peuple palestinien, appelant à des sanctions contre le gouvernement israélien. Olivier Faure, du PS, tout en saluant cette décision de Macron, a souligné qu’elle doit s’accompagner de sanctions tant que les violences continuent.
Une décision « historique » selon la majorité présidentielle
Du côté de la majorité présidentielle, une forte ligne de soutien a été mise en avant. Marc Fesneau (MoDem) a décrit cette décision comme « historique et longtemps attendue » par le peuple palestinien et ceux désireux de voir une solution à deux États. Elisabeth Borne a réaffirmé que cette solution, avec des conditions claires, reste la seule voie vers une paix durable au Proche-Orient. François Rebsamen a, quant à lui, salué cette prise de parole comme claire et nécessaire.
Dominique de Villepin, ancien Premier ministre, a également considéré cette initiative comme « historique, attendue et courageuse », fidèle aux « valeurs universelles » de la France, et a appelé Paris à diriger une large opération humanitaire vers Gaza. En revanche, la droite a manifesté un rejet clair de cette décision. Eric Ciotti a accusé Emmanuel Macron de motivations électoralistes après « les massacres du 7 octobre », arguant que le président n’a plus la légitimité nécessaire pour aborder un sujet aussi sensible sans l’assentiment du Parlement.