Journée mondiale sans tabac : "On préfère soigner les pathologies du tabac, plutôt que d’investir massivement dans la prévention", regrette Yves Bur
Journée mondiale sans tabac : "On préfère soigner les pathologies du tabac, plutôt que d’investir massivement dans la prévention", regrette Yves Bur

Journée mondiale sans tabac : « On préfère soigner les pathologies du tabac, plutôt que d’investir massivement dans la prévention », regrette Yves Bur

31.05.2024
2 min de lecture

Le président de l’Alliance contre le tabac appelle à accentuer la prévention et mettre en place un tarif unique du paquet de cigarettes en Europe.

« On préfère soigner pour traiter les pathologies du tabac, plutôt que d’investir massivement dans la prévention », regrette Yves Bur, ancien député qui a porté la loi interdisant de fumer dans les lieux publics et président de l’Alliance contre le tabac. Il était l’invité de France Bleu Alsace vendredi 31 mai à l’occasion de la journée mondiale sans tabac.

Prévenir avant de soigner

Le Royaume-Uni envisage d’interdire la consommation de tabac à la génération née à partir de 2009. « Les Anglais ont toujours été nettement meilleurs que nous en termes de prévention, réagit Yves Bur. Les 20 dernières années, le tabagisme a baissé de 53% en Grande-Bretagne et seulement de 16% en France. » Selon l’ancien député, les Anglais ont une « vraie culture de prévention ». « Nous, on préfère soigner pour traiter les pathologies du tabac, plutôt que d’investir massivement dans la prévention. Les Anglais partent du principe que la meilleure méthode pour arrêter de fumer, c’est de ne jamais commencer. Sinon l’addiction à la nicotine s’installe et c’est une drogue dure, il ne faut pas l’oublier », rappelle Yves Bur.

« Nous sommes les mauvais élèves en termes de tabagisme parce que la prévention est peut-être trop négligée ».Yves Bur, président de l’Alliance contre le tabac

à France Bleu Alsace

Empêcher une génération de fumer « ça peut être positif sur les gens mêmes qui sont des fumeurs. Ils prendront conscience peut-être qu’ils ne doivent pas fumer », estime le président de l’Alliance contre le tabac. Ainsi, augmenter le prix du paquet de cigarettes reste l’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre le tabagisme, pense Yves Bur : « Le prix du paquet de cigarettes est déjà très élevé chez nous, 12,50 euros en moyenne mais dans d’autres pays anglo-saxons comme la Nouvelle-Zélande, l’Australie, on est à près de 20 euros le paquet. Ils ont une autre approche beaucoup plus rigoureuse, sérieuse et exigeante que nous ».

Vers un tarif unique en Europe

Mais il faut parallèlement lutter contre les achats de cigarettes de l’autre côté de la frontière. Yves Bur propose un prix unique en Europe. « Pour faire baisser encore le tabagisme, il faudrait aussi que l’Europe se saisisse de cette question. Les Anglais ne sont plus là, on peut toucher à la fiscalité parce que les Anglais refusaient qu’on touche à la fiscalité du tabac au niveau européen », précise l’ancien député. Il souhaite « que la France soit moteur pour dire : en Europe on pratique un prix unique ce qui évite les achats transfrontaliers, ce qui permet de donner plus de vigueur aux politiques de prévention ».

Enfin, outre les contrôles des âges pour lesquels Yves Bur demande « un effort civique de la part du buraliste pour vérifier les cartes d’identité et demander que le jeune prouve son âge pour acheter du tabac », il plaide aussi pour « dénormaliser l’image du tabac, notamment dans les réseaux sociaux et les films ». « Ne soyons pas naïfs, ce sont les industriels du tabac qui paient les réalisateurs pour qu’ils introduisent un peu de cigarettes dans les films », conclut-il.

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