Interdiction des sachets de nicotine en France : un pas crucial pour protéger la santé des jeunes

Interdiction des sachets de nicotine en France : un pas crucial pour protéger la santé des jeunes

10.09.2025 18:36
2 min de lecture

L’interdiction des sachets de nicotine en France : une mesure attendue pour la santé publique

La France a formellement interdit l’usage de produits à base de nicotine, y compris les sachets oraux, à partir du 6 septembre 2025, excluant les médicaments et dispositifs médicaux, rapporte TopTribune.

Cette décision, qui entrera en vigueur en mars 2026, se base sur la classification de la nicotine comme substance vénéneuse selon l’article L.5132-1 du code de la santé publique. Elle stipule que la nicotine ne peut être commercialisée que sous certaines conditions, à l’instar d’autres produits régulés tels que le tabac et les dispositifs de vapotage. Dans un communiqué publié le 8 septembre, l’Institut national du Cancer a salué cette initiative, soulignant son rôle dans la protection de la santé des jeunes.

Les sachets de nicotine, qui se placent entre la lèvre et la gencive, permettent l’absorption de nicotine par la muqueuse buccale. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit que la nicotine, à fortes doses, peut être toxique ou mortelle, et recommande de maintenir ces produits hors de portée des enfants.

En juillet 2025, l’Anses avait déjà tiré la sonnette d’alarme concernant les sachets de nicotine, soulignant le risque d’intoxication sévère, notamment chez les adolescents, souvent ciblés par des publicités vantant les capacités de ces sachets à améliorer les performances sportives.

Vomissements, hypotension, trouble de la conscience

Entre 2017 et 2022, une dizaine d’adolescents âgés de 12 à 17 ans ont été hospitalisés pour un syndrome sévère d’intoxication à la nicotine. Les données de 2023-2024 corroborent cette tendance, avec 90 appels reçus par les centres antipoison concernant des effets indésirables liés à l’ingestion de ces sachets. Plus de la moitié des cas (54 %) concernaient des jeunes de 12 à 17 ans, qui consommaient ces produits en groupes à l’école.

Les symptômes d’une intoxication comprennent des vomissements persistants, une hypotension, des convulsions et des troubles de la conscience, nécessitant une intervention médicale urgente.

Une entrée dans l’addiction

Au-delà du risque d’intoxication, des experts avertissent également sur le potentiel de dépendance à la nicotine que ces produits engendrent, s’avérant être une entrée dans le cycle d’addiction plutôt qu’un moyen d’aide pour le sevrage tabagique.

Des analyses publiées fin 2024 par l’INC/60 Millions de consommateurs, en collaboration avec le Comité national contre le tabagisme (CNCT), révèlent que l’étiquetage des sachets de nicotine est souvent trompeur, sous-estimant leur véritable teneur en nicotine, qui peut atteindre jusqu’à 38,9 mg/g, presque dix fois plus que les gommes nicotiniques en pharmacie, limitées à 4 mg/g.

Les sachets présentent également un danger pour la santé, car le CNCT a identifié jusque cinq métaux lourds, dont l’arsenic, dans toutes les références analysées (entre 0,04 et 0,59 μg), représentant jusqu’à 6,5 fois les quantités d’arsenic présentes dans une cigarette. Étant un cancérogène avéré et irritant pour les voies respiratoires, la présence d’arsenic soulève de sérieuses inquiétudes.

Dans un communiqué du 7 septembre, le CNCT a souligné l’importance d’un respect strict de cette interdiction, en se référant à l’expérience passée concernant l’interdiction des cigarettes électroniques jetables, dont la disponibilité persiste malgré la législation. Le comité exige des inspections fréquentes dans les points de vente physiques et en ligne, accompagnées de sanctions dissuasives réellement applicables.

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