Guerre Israël – Hamas : Quelle est la position de la France sur la reconnaissance d’un Etat palestinien ?
Guerre Israël – Hamas : Quelle est la position de la France sur la reconnaissance d’un Etat palestinien ?

Guerre Israël – Hamas : Quelle est la position de la France sur la reconnaissance d’un Etat palestinien ?

22.05.2024
2 min de lecture

Après la décision annoncée par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège de reconnaître l’Etat palestinien, la question de la position de la France s’impose

Vers un effet boule de neige ? Après l’annonce simultanée de la reconnaissance d’un Etat palestinien par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège le 28 mai prochain, la question du positionnement de la France se pose. Ce « n’est pas un tabou pour la France », répond le quai d’Orsay interrogé par l’AFP. Paris estime toutefois que les conditions ne sont pas réunies « à ce jour pour que cette décision ait un impact réel ».

« Cette décision doit être utile, c’est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique », a souligné Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères. « Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu’il y ait un avant et un après », a-t-il ajouté.

Tabou levé

Depuis la sanglante attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas sur le sol israélien et l’écrasante riposte israélienne sur la bande de Gaza, le vent a tourné. « Il y a un an, la reconnaissance de la Palestine par la France n’était pas vraiment une option réaliste, au moins dans un futur proche. Ces derniers mois, il y a eu un changement assez fondamental », estime ainsi Hugh Lovatt, chargé de mission au programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du Conseil européen des relations étrangères (ECFR).

Toutefois, la France ne fera pas cavalier seul. « Je pense que la France veut faire ça avec d’autres pays, avec des pays arabes, comme cela se passe aujourd’hui », ajoute-t-il. Elle a alors peut-être loupé le coche avec l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, mais elle a bien changé sa position et pourrait « entraîner d’autres pays qui hésitent jusqu’à aujourd’hui », analyse encore Hugh Lovatt.

D’autant que, selon l’expert, ces annonces venant de trois Etats européens « mettent une certaine pression sur Paris pour agir dans les semaines ou mois à venir ». « La France est attendue sur cette question étant donné son statut et poids politiques au sein de l’Union européenne, soutient encore Hugh Lovatt. Elle avait l’occasion de le faire aujourd’hui, il y a dix ans, néanmoins mieux vaut tard que jamais. » Paris a d’ailleurs pris des sanctions à l’encontre des colons israéliens extrémistes coupables de violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie. Une mesure importante pour « faire bouger les choses », estime Hugh Lovatt.

Pour une solution à deux Etats

En février dernier, Emmanuel Macron avait tendu la main vers cette reconnaissance en affirmant, déjà, que ce n’était plus « un tabou ». « Nous le devons aux Palestiniens, dont les aspirations ont été trop longtemps piétinées. Nous le devons aux Israéliens qui ont vécu le plus grand massacre antisémite de notre siècle. Nous le devons à une région qui aspire à échapper aux promoteurs de chaos et aux semeurs de revanche », avait-il argumenté.

Quelques semaines après l’attentat du 7 octobre, le président français avait défendu une « position française claire », celle « d’avoir un engagement historique à l’égard d’Israël et de ne jamais transiger au droit d’Israël à vivre en paix dans la région » et de soutenir « les aspirations légitimes du peuple palestinien et [de] continuer à œuvrer pour une solution à deux États ».

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