Volodymyr Zelensky demande depuis des mois à ses alliés, pour l’instant sans succès, l’autorisation de frapper des cibles stratégiques sur le sol russe. Il pourrait exister jusqu’à 250 cibles potentielles selon des experts.
C’est un sujet qui divise jusqu’aux alliés de l’Ukraine : l’autorisation d’utiliser des armes de longue portée pour cibler des objectifs stratégiques russes, et ainsi limiter la capacité d’action de Vladimir Poutine en Ukraine. Londres y est favorable, les États-Unis refusent pour l’instant.
Le sujet est ainsi au menu de la « discussion stratégique en profondeur« , prévue vendredi 13 septembre, entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et Joe Biden, à Washington. Kiev réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées « légitimes« .
Mais Vladimir Poutine a affirmé jeudi qu’autoriser l’Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à plus longue portée signifierait que « les pays de l’Otan sont en guerre contre la Russie« . Or, selon des médias britanniques, Joe Biden, qui craint un conflit nucléaire, est prêt à autoriser l’Ukraine à déployer des missiles britanniques et français utilisant la technologie américaine, mais pas les missiles américains eux-mêmes.
Quels objectifs ciblés ?
Mais de quoi parle précisément Kiev ? L’Institute for the Study of War, un think-tank américain, a publié, fin août 2024, une carte montrant l’étendue des objectifs militaires que les Ukrainiens pourraient frapper avec leurs missiles sol-sol ATACMS américains ou les missiles air-sol franco-britanniques Storm Shadow, à une distance allant jusqu’à 300km, la portée maximale de ces armes.
Résultat : 245 cibles potentielles, dont une quinzaine de bases aériennes militaires, de dépôts de munitions, des centres de soutien et une pléiade de casernes accueillant du régiment d’infanterie au groupes de forces spéciales, en passant par les implantations chargées de la guerre électronique.
Cette carte a été établie sur base de renseignements de source ouverte, nul doute que les services de renseignement Ukrainiens ont, eux, établi des plans de ciblages beaucoup plus fins, et actualisés. Le ministre de la défense ukrainien était à Washington il y a quinze jours, justement, pour y présenter son plan de ciblage en Russie.
En toute logique, les cibles prioritaires pour les Ukrainiens seront sans doute les défenses antiaériennes, puis les pistes et bases d’où peuvent décoller les chasseurs bombardiers qui tirent bombes guidées et missiles de croisière sur l’Ukraine. Mais également tous les nœuds ferroviaires permetteant aux Russes d’acheminer hommes et matériels vers le front. L’armée de Moscou se déplace, en effet, essentiellement en train.