Gaza : Anas al-Sharif, journaliste d'Al Jazeera tué par l'armée israélienne lors d'une frappe

Gaza : Anas al-Sharif, journaliste d’Al Jazeera tué par l’armée israélienne lors d’une frappe

11.08.2025 14:24
2 min de lecture

Un journaliste d’Al Jazeera tué dans une attaque israélienne

Le correspondant de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, Anas al-Sharif, a été tué dans une frappe israélienne, dimanche 10 août, aux côtés de quatre de ses collègues. Israël justifie cette attaque en qualifiant le journaliste de « terroriste », provoquant ainsi une vive controverse autour de la liberté de la presse et des opérations militaires dans la région, rapporte TopTribune.

Âgé de 28 ans, Anas al-Sharif couvrait le conflit entre Israël et le Hamas depuis le début des hostilités dans la bande de Gaza. L’attaque, revendiquée par l’État hébreu, a ciblé sa tente de presse située devant l’hôpital Al-Shifa, entraînant également la mort de quatre autres journalistes.

Dans un communiqué, l’armée israélienne a déclaré qu’Anas al-Sharif était « le chef d’une cellule terroriste au sein du Hamas », l’accusant d’être responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et des troupes, afin de légitimer l’attaque.

« L’un des journalistes les plus courageux de Gaza »

Anas al-Sharif, marié et père de deux enfants, était décrit par Al Jazeera comme « l’un des journalistes les plus courageux de Gaza ». Il avait passé des mois sur le terrain, durant les périodes de siège, lorsque l’accès aux journalistes internationaux était strictement limité. Né dans le camp de Jabaliya, le plus grand camp de réfugiés en Palestine, il avait une sensibilité particulière pour la situation de son peuple, vivant dans des conditions de grande souffrance.

Au cours des deux dernières années, près de 200 journalistes palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, et Anas al-Sharif était conscient qu’il pourrait devenir une cible, surtout après l’interdiction d’Al Jazeera par le gouvernement israélien en mai 2024. « Ces menaces sont perpétuelles, mais c’est mon devoir. Je montre la souffrance du peuple palestinien parmi lequel je vis, la souffrance que je vis moi aussi », avait-il déclaré.

Un testament poignant

Un message d’adieu rédigé par le journaliste en avril dernier a été publié après l’annonce de sa mort. Il y évoquait son désir de ne pas être oublié : « Si ces mots vous parviennent, sachez qu’Israël a réussi à me tuer et me réduire au silence. » Dans ce message, il exprimait également son amour pour sa fille aînée Sham, et son fils Salah, pour qui il espérait un avenir différent, ainsi que pour sa femme, Umm Salah.

La mort d’Anas al-Sharif soulève des questions pressantes sur la protection des journalistes dans les zones de conflit et la nécessaire vigilance à l’égard des atteintes à la liberté de la presse. Alors que la guerre se poursuit, le rôle des journalistes reste crucial dans la narration des réalités sur le terrain.

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