À l’approche du vote décisif du 8 septembre concernant son avenir à Matignon, François Bayrou n’a pas encore pris les mesures nécessaires pour inverser la tendance, tout en n’ayant pas modifié sa position lors des rencontres récentes avec les partis politiques, rapporte TopTribune.
Lors du Conseil des ministres de mercredi, l’appel d’Emmanuel Macron à « faire acte de mobilisation » autour du Premier ministre n’a pas suscité l’enthousiasme escompté. Les ministres, informés à la dernière minute de la décision, ont exprimé leur « colère » et « frustration, » et peu d’entre eux se précipitent dans les médias pour soutenir la démarche.
Le spectre de la dette
L’avenir de François Bayrou semble incertain alors que toutes les forces d’opposition, y compris le Parti socialiste, ont déjà annoncé leur refus de voter la confiance qu’il a sollicitée pour faire face à l’urgence de la dette nationale. Le chef de l’État a averti que, « quel que soit le vote […] la situation de la France ne sera pas résolue, » ajoutant que « s’affranchir du réel n’était pas responsable pour la suite, » a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas.
En attendant, François Bayrou a poursuivi ses consultations avec les forces politiques. « Personne n’a intérêt au chaos et à l’instabilité, » a plaidé à sa sortie de Matignon le vice-président du MoDem, Marc Fesneau, en mettant en garde que si Bayrou était destitué, « la même question (sur la dette) sera posée. »
Éric Ciotti, au nom de l’UDR, allié au RN, a réitéré son refus de voter la confiance tant pour François Bayrou que pour Emmanuel Macron, « pour l’ensemble de leur œuvre. » De son côté, le chef de file des députés Liot, Laurent Panifous, a appelé « l’ensemble des forces républicaines » à « se réunir, à discuter, à travailler » à un compromis budgétaire, tandis que le porte-parole du groupe, Harold Huwart, a plaidé pour un futur Premier ministre « indépendant du président. »
Bayrou balaye les idées du PS
Ce jeudi, le Premier ministre tentera de convaincre le Parti socialiste, mais la probabilité de sa chute demeure. Il a en effet rejeté les propositions du PS, qui visent à réduire de moitié l’effort budgétaire de 44 milliards d’euros prévu par le gouvernement pour l’année prochaine.
Emmanuel Macron avait pourtant exhorté, lors d’un déjeuner à l’Elysée mardi, les chefs de la coalition gouvernementale et François Bayrou à « travailler avec les socialistes » et d’autres partis, à l’exception de LFI et du RN, pour « élargir » leur soutien. Au contraire, sur RMC et BFMTV, le locataire de Matignon a jugé l’approche du PS « pas très cohérente » et « risquée, » disant que vouloir renverser son gouvernement tout en demandant son soutien pour gouverner constitue un paradoxe. Le compromis ne semble donc pas encore à l’ordre du jour pour François Bayrou.