La fédération brésilienne a annoncé l’arrivée de l’Italien à la tête de la Seleçao, lundi.
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À 65 ans, Carlo Ancelotti se lance un nouveau défi. L’entraîneur du Real Madrid va prendre la tête de la Seleçao jusqu’à la Coupe du monde 2026, a annoncé la fédération brésilienne (CBF), dans un communiqué publié lundi 12 mai. Pour sa première expérience en tant que sélectionneur, l’Italien devra faire face à de nombreux défis, autour d’une sélection en difficulté depuis quelques années.
Remettre la Seleçao sur le chemin de la victoire
« Faire venir Carlo Ancelotti pour entraîner le Brésil […], c’est une façon de dire au monde que nous sommes déterminés à revenir sur la plus haute marche du podium. » Ednaldo Rodrigues, président de la fédération brésilienne de football, n’a pas mâché ses mots. Le premier objectif de Carlo Ancelotti sera d’ordre sportif au Brésil. Entre ses mains, une sélection loin de ses années fastes. Éliminée en quart de finale de la dernière Copa America par l’Uruguay, la Seleçao n’a toujours pas validé son ticket pour la prochaine Coupe du monde en 2026. Le dernier sélectionneur en date, Dorival Junior, a d’ailleurs été limogé deux jours après le dernier revers du Brésil en éliminatoires. Une lourde défaite 4-1 face à l’Argentine, le 26 mars.
Pour le détenteur du record de trophées en Ligue des champions (cinq), le premier objectif sera donc de qualifier le Brésil pour le Mondial. Provisoirement à la quatrième place des éliminatoires de la zone sud-américaine, la Seleçao a encore quatre matchs pour assurer sa qualification, offerte aux six premières équipes du classement. Pour y parvenir, Carlo Ancelotti doit trouver les moyens de solidifier une défense, mais aussi la bonne formule en attaque autour des stars Vinicius, Raphinha et Rodrygo. Un travail qu’il n’a pas réellement su mener au Real Madrid.
Réussir le passage d’entraîneur à sélectionneur
Être entraîneur ou sélectionneur n’est pas tout à fait le même métier. « C’est le quotidien qui diffère, pour la simple et bonne raison que les joueurs ou les joueuses, en club, on les a tous les jours, alors qu’en sélection, on les a une fois, dix jours, une fois tous les mois ou les deux mois », expliquait à Franceinfo Olivier Echouafni, ancien sélectionneur de l’équipe de France féminine après avoir entraîné Amiens (en National) et Sochaux (en Ligue 2), en janvier 2025. Après trente ans sur les bancs de différents clubs, Carlo Ancelotti va donc devoir adapter son quotidien et peut-être aussi sa méthode. « On ne peut pas forcément faire progresser les joueurs en dix jours, ou créer une cohésion. C’est ce qu’il y a de plus difficile », avouait Olivier Echouafni.
À 65 ans, Carlo Ancelotti semble tout même armé pour réussir ce nouveau défi. Sa première expérience sur un banc, entre 1992 et 1995, était, en effet, au sein de la sélection italienne. Pendant trois ans, Carlo Ancelotti a été le bras droit de son ancien entraîneur à l’AC Milan, Arrigo Sacchi. Plus qu’un nouveau départ, c’est donc un retour aux sources pour l’Italien.
Gagner le cœur des supporters
Mettre un étranger à la tête de la sélection brésilienne est rare. Avant Carlo Ancelotti, cela n’est arrivé qu’à trois reprises dans l’histoire de la Seleçao. En 1925, il y a d’abord eu l’Uruguayen Ramon Platero. Puis, le Portugais Jorge Gomes de Lima lors de deux matchs en 1944. Et enfin, l’Argentin Filpo Nunez, sélectionneur lors d’un seul petit match en 1965. Annoncé jusqu’à la Coupe du monde 2026, Carlo Ancelotti devrait, lui, s’inscrire davantage dans la durée.
Reste à savoir si ses choix et son jeu convaincront les Brésiliens, aussi prompts à s’enflammer en cas de bons résultats qu’à tourner le dos même à leur propre sélection lorsque les résultats se font attendre. Or, depuis la Copa America 2019, les Auriverde n’ont plus décroché le moindre trophée.
Parvenir à gérer le cas Neymar
Faut-il se passer du meilleur buteur de l’histoire de la Seleçao (79 réalisations) ? Voilà une question à laquelle sera confronté Carlo Ancelotti. Son prédécesseur, Dorival Junior, avait, lui, sauté le pas en mars, en rappelant Neymar. Une première depuis le 17 octobre 2023. Finalement, l’ancien joueur du PSG avait dû quitter le groupe avant même le premier match, touché à la cuisse.
Miné par les blessures, l’attaquant de 33 ans, n’a joué que huit matchs complets sur les deux dernières saisons. Mais il l’a répété lors de son retour à Santos – son club formateur – en début d’année, il veut « revenir en sélection ». « J’ai encore un titre à remporter [la Coupe du monde], je suis en mission, je crois que ce sera la dernière, et je vais tenter de l’accomplir par tous les moyens », avait-il expliqué. À Carlo Ancelotti de juger si cette motivation peut l’emporter sur le niveau actuel du joueur.