Football aux JO de Paris 2024 : quadruple nationalité, wonderkid, taiseux... Qui est Michael Olise, le joueur qui crève l'écran avec les Bleus ?
Football aux JO de Paris 2024 : quadruple nationalité, wonderkid, taiseux... Qui est Michael Olise, le joueur qui crève l'écran avec les Bleus ?

Football aux JO de Paris 2024 : quadruple nationalité, wonderkid, taiseux… Qui est Michael Olise, le joueur qui crève l’écran avec les Bleus ?

06.08.2024
4 min de lecture

Le grand public a découvert le joueur de 22 ans, qui s’est déjà fait un nom en Premier League avec Crystal Palace, au point d’attiser la convoitise de plusieurs sélections nationales.

Sans Kylian Mbappé, ni Antoine Griezmann, l’équipe de France olympique de football n’est pas en reste en termes de talent. La sélection de Thierry Henry a joué sa place pour la finale du tournoi, lundi 5 août, contre l’Egypte à Lyon (victoire 3-1) et a compté sur ses têtes de gondole offensives : les deux jokers Alexandre Lacazette et Jean-Philippe Mateta – auteur d’un doublé -, mais aussi et surtout Michael Olise.

Le milieu virevoltant de 22 ans, recruté par le Bayern Munich juste avant les JO est désormais directement impliqué dans six des huit buts tricolores (2 buts, 4 passes décisives). Il s’est montré décisif sur l’ouverture du score lors des quatre rencontres qu’il a débutées. Symboliquement placé au cœur du dispositif tactique de Thierry Henry, dans l’axe, entre les milieux et les attaquants, il est le joueur « frisson » de cette équipe de France qui vise l’or olympique.

Quatre nationalités, une seule équipe

Il avait le choix entre la France, l’Algérie (du côté de sa mère), l’Angleterre et le Nigéria (du côté de son père). Michael Olise a choisi les Bleus depuis 2019, à l’âge de 17 ans. Appelé avec les U18 puis les Espoirs tricolores, il était naturel de le retrouver dans la liste de Thierry Henry pour ce tournoi olympique. Le sélectionneur sait très bien qu’il tient une gemme et a tenu à saluer son choix le 17 juin dernier : « Il aurait peut-être pu faire l’Euro avec l’Angleterre et il a choisi la France. Il faut le souligner. »

Techniquement, l’intéressé peut encore choisir de représenter une autre sélection, n’ayant pas encore disputé de match officiel avec les A de Didier Deschamps. Son petit frère Richard, latéral droit à Chelsea, a, lui, opté pour l’Angleterre. C’est pourquoi tout est fait pour que celui qui a grandi outre-Manche, avec pour seul lien avec la France des conversations dans la langue de Molière avec sa maman, se sente bien dans le groupe. « Il arrive à parler français, mais il n’est pas bilingue. Il comprend plus qu’il ne parle », confiait il y a deux ans Jean-Philippe Mateta, son coéquipier à Crystal Palace et aux JO.

Un prodige qui a dû apprendre la rigueur

« Patrick Vieira (entraîneur d’Olise en Angleterre de 2021 à 2023) m’en avait parlé en premier. Il m’a dit ‘: Il y a un petit, il est pas mal ici et il veut jouer pour la France.' » Thierry Henry est sous le charme de son milieu de terrain offensif aux dribbles dévastateurs. « S’il ne s’était pas blessé cette année, je pense qu’il aurait pu aller chercher 16 buts, 12 passes décisives [il a bouclé la saison de Premier League à dix buts, six passes]« , insistait le sélectionneur au début du rassemblement.

« Michael a été le meilleur joueur de sa catégorie d’âge tout au long de sa carrière. Parfois, cela a presque joué contre lui : il ne pouvait pas comprendre la nécessité de travailler aussi dur », a expliqué Sean Conlon, le formateur du joueur à l’académie We Make Footballers, à So Foot. Le gamin s’est taillé une réputation telle qu’il est passé par les centres de formation de Chelsea, Manchester City et Arsenal. Cela en dit autant sur son talent que sur sa difficulté à se fondre dans le moule.

« Il a rendu fou plus d’un entraîneur, se souvient Mark Bowen pour London News Online, lui qui a lancé Michael Olise chez les pros avec Reading. Il jouait dans une position excentrée et délivrait quelques coups d’éclat, avant de perdre le ballon. Et puis, il revenait en marchant. Il y a des moments où nous maîtrisions le match et lui, en fin de rencontre, il venait chercher le ballon à côté du gardien pour tenter de dribbler tout le monde. À l’époque, nous ne trouvions pas cela drôle, mais avec le recul, c’est assez marrant maintenant. Ce type pensait probablement que nous n’étions pas très bons au football », a retracé son ex-coéquipier Tom McIntyre pour The Athletic.

En découvrant le joyau à son arrivée à Crystal Palace, Patrick Vieira avait conscience qu’une bonne partie du chemin était encore à faire. « Nous devons comprendre qu’il lui faudra du temps pour être un joueur de Premier League », prévenait-il en octobre 2021. Moins de trois ans plus tard, Michael Olise est devenu l’un des joueurs les plus excitants à regarder jouer en Premier League et un titulaire indiscutable. Contre l’Argentine (1-0), vendredi, il n’a pas ménagé ses efforts défensifs.

Très distant face à la presse

« Wilfried (Zaha) m’a passé le ballon. J’ai tiré. J’ai marqué. » Quand un journaliste anglais lui demande de raconter son but victorieux marqué à la 94e minute contre West Ham, pour une de ses rares apparitions face caméra, Michael Olise n’est pas du genre à s’épancher. Cette interview, au cours de laquelle il a été relancé à plusieurs reprises (en vain), avait fait le tour des réseaux sociaux à l’automne 2022.

Lors de la grande conférence de presse donnée avant le début du tournoi olympique, la toute nouvelle recrue du Bayern Munich s’est à nouveau illustrée par son désintérêt total de la tâche médiatique. Questionné en même temps qu’Enzo Millot sur la saveur spéciale de disputer des JO à domicile, il s’est contenté de répondre « Je suis d’accord » après un long silence. Puis interrogé sur ses éventuels souvenirs des JO à Londres en 2012, Olise a demandé à répéter la question, avant de s’en tenir à cinq mots : « Je ne me rappelle pas. »

Blocage face aux journalistes ? Simple désintérêt ? Introversion maladive ? Rien de tout ça d’après un membre du staff des Bleus. « Il est assez discret, mais pas effacé. Il ne parle pas beaucoup, mais peut être drôle. » On l’a par exemple vu tricher à un exercice ludique à l’entraînement. Une espièglerie que l’on retrouve dans son jeu, fait de feintes, de changements de direction et de passes verticales. Autant d’atouts qui pourraient permettre à Michael Olise d’être à nouveau décisif en finale olympique contre l’Espagne.

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