Euro 2024 : l'Espagne impitoyable, l'Autriche spectaculaire, les Bleus poussifs, la Croatie impuissante... Le bilan de la phase de poules
Euro 2024 : l'Espagne impitoyable, l'Autriche spectaculaire, les Bleus poussifs, la Croatie impuissante... Le bilan de la phase de poules

Euro 2024 : l’Espagne impitoyable, l’Autriche spectaculaire, les Bleus poussifs, la Croatie impuissante… Le bilan de la phase de poules

27.06.2024
4 min de lecture

Les derniers groupes ont livré leur verdict, mercredi, et certaines nations mineures ont joué les trouble-fêtes alors que plusieurs cadors ont déçu.

A l’instar du parcours des Bleus en 2018, le passé nous enseigne que les conclusions de la phase de poules peuvent être trompeuses. L’Espagne et l’Allemagne, impressionnantes, abordent néanmoins les matchs à élimination directe avec plus de confiance que la France et l’Angleterre, alors que l’Autriche et la Géorgie ont étonné.

Certaines surprises du début de compétition pourraient d’ailleurs s’offrir une épopée historique, alors que les cadors sont presque tous réunis dans la même partie de tableau. Tour d’horizon des équipes qui ont marqué, en bien ou en moins bien, les deux premières semaines de compétition.

Elles ont déroulé

L’Espagne a frappé un grand coup. D’un réalisme glacial d’entrée contre la Croatie (3-0), inscrivant trois buts avant la pause, la Roja a ensuite complètement étouffé l’Italie (20 tirs à 4) pour s’assurer la première place d’une poule pourtant extrêmement relevée. Contre l’Albanie, Luis de la Fuente a changé dix de ses onze titulaires mais son équipe a montré la même sérénité (1-0). De quoi endosser un costume de favori pleinement assumé par le sélectionneur lui-même après la victoire contre la Nazionale : « Aucune équipe n’est meilleure que nous. »

Ironie du tirage, les deux meilleures équipes pourraient se retrouver dès les quarts de finale. Car dans la même partie de tableau figure le premier du groupe A et pays hôte, l’Allemagne. Équipe la plus dominatrice de cette phase de poules, avec la possession moyenne la plus élevée (64,3 %) et le plus grand nombre de tentatives (57 tirs), le Nationalelf a été porté par la finesse technique de ses offensifs, à l’image des jeunes Jamal Musiala et Florian Wirtz (21 ans). Après une démonstration pour le match d’ouverture de leur Euro contre l’Ecosse (5-1), les hommes de Julian Nagelsmann ont dominé la Hongrie (2-0) puis concédé un nul sans conséquence contre une solide Suisse (1-1).

Elles ont déçu

La « poule de la mort » a tenu sa promesse, éliminant une grande nation de football : la Croatie. Balayés par l’Espagne d’entrée (3-0), les coéquipiers de Luka Modric ont cédé dans les derniers instants des deux rencontres suivantes, contre l’Albanie (2-2) et l’Italie (1-1). Le Ballon d’or 2018, âgé de 38 ans, n’a pas tranché sur son avenir en sélection, confiant surtout son désarroi après le dernier match nul : « C’est l’un des matchs les plus stressants de ma carrière. Le football est cruel et cela s’est vu. » Mais c’est aussi la juste sanction d’un jeu poussif, et d’une formation bousculée par les Albanais (15 tirs concédés) et globalement dominée par les Azzurri (13 frappes à 6 pour l’Italie).

L’Ukraine a terminé l’Euro à la dernière place de son groupe, en inscrivant pourtant 4 points. Largement battus par la Roumanie (3-0), les Ukrainiens ont ensuite relevé la tête contre la Slovaquie (2-1) et la Belgique (0-0), mais la différence de buts générale leur a été fatale. « Une nation forte est une nation qui reste unie et s’entraide en toutes circonstances, par temps de défaite comme par temps de victoire. Aujourd’hui, nous remercions l’équipe nationale de football ukrainienne. Malgré ce résultat décevant, vous vous êtes battus pour notre pays. Nos grandes victoires nous attendent, les victoires de l’Ukraine », a promis le président Volodymyr Zelensky.

L’Angleterre et la France ont échappé à une élimination prématurée, assurant leur qualification avant la dernière rencontre et finissant même invaincus. Les deux nations rivales partagent toutefois avec la Croatie un jeu lacunaire. Les Bleus n’ont pas manqué d’occasions (49 tirs sur les trois matchs), mais n’ont pas marqué dans le jeu, se contentant d’un but contre son camp pour battre l’Autriche (1-0) et de scores de parité contre les Pays-Bas (0-0) et la Pologne (1-1). Plus ternes encore, les Three Lions ont franchement peiné à se défaire de la Serbie (1-0) avant d’assurer le service minimum contre le Danemark (1-1) et la Slovénie (0-0).

Elles ont surpris

Si la France n’a pas pleinement réussi sa phase de poules, c’est d’abord parce qu’elle l’achève à la deuxième place, derrière une Autriche enthousiasmante. Les Burschen ont d’abord déçu contre les Bleus (0-1), avant de renverser la Pologne (3-1) et de s’offrir les Pays-Bas au terme d’un match fou (3-2). Romano Schmid, buteur lors de la victoire décisive contre les Oranje, jubilait en conférence de presse : « Mes coéquipiers du Werder Brême se moquaient toujours de moi quand je leur disais que nous pouvions terminer en tête de notre groupe. Maintenant que c’est fait, c’est incroyable. »

Fidèles à leur réputation, les hommes de Ralf Rangnick ont brillé par leur agressivité (132 ballons récupérés, plus que toute autre nation) et leur dynamisme offensif dans une poule pourtant corsée. Le sélectionneur autrichien, qui avait changé près de la moitié de son onze de départ pour la dernière rencontre, s’avouait lui-même surpris après le match : « En dehors de la victoire, la profondeur de banc de notre équipe est meilleure que nous le pensions, car les joueurs qui ont joué aujourd’hui ont été parfaits. » L’Autriche rêve désormais d’aller encore plus loin, à l’approche d’un huitième de finale abordable contre la Turquie.

Pour sa première participation à un tournoi international majeur, la Géorgie mérite certainement le titre honorifique de surprise du tournoi. Après un revers sévère contre la Turquie (1-3), la récompense de leur ténacité est venue d’un nul arraché à la République tchèque (1-1). Pour les Croisés, invités surprise de l’Euro, ce petit point sonnait comme déjà une victoire : « Quand je vois tout ce que nous avons fait depuis trois ans et demi, il est plus que mérité, savourait le sélectionneur français Willy Sagnol après la rencontre. Le sentiment le plus fort est sans doute la fierté. Quand on sait d’où l’on vient, c’est facile de ne pas être déçu. » Mais c’est la victoire contre une équipe portugaise déjà assurée de la première place (2-0) qui a permis aux Géorgiens d’arracher une qualification historique pour les huitièmes de finale, où ils retrouveront l’Espagne.

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