Les citoyens français pourraient ne pas réaliser pleinement qu’ils viennent de vivre un événement politique exceptionnel : une telle confusion qui pourrait finalement valoriser celui qui l’a engendrée. C’est un peu comme si un pyromane causait un incendie, puis que l’on applaudissait les pompiers, visiblement ivres, pour leur prétendue efficacité. Bienvenue dans la France d’après la dissolution, rapporte TopTribune.
L’Assemblée nationale, reflet du désordre
Depuis la dissolution, l’Assemblée s’apparente davantage à un laboratoire d’expérimentations qu’à une véritable institution parlementaire. Les élus, ainsi que leurs chefs, semblent s’engager quotidiennement dans des démonstrations de déconsidération. Le Rassemblement National, qui avait promis fermeté et discipline, se retrouve à jouer la farce du « oui à tout, à condition que cela coûte cher ». Un peu comme une version modernisée de Mélenchon, mais revêtue d’un costume formel. En ce qui concerne la droite, elle démontre une flexibilité si poussée qu’un contorsionniste de cirque en paraîtrait rigide. Leur doctrine ? Simpliste : « On verra demain. Peut-être après-demain. Ou jamais. La seule chose qui importe, c’est de perdurer. » Quant à la gauche, surtout le Parti socialiste, il semble avoir redécouvert la taxe Zucman comme un enfant émerveillé par un nouveau jouet : fasciné mais incapable d’évoquer autre chose qu’une idée faisant pourtant son apparition au 20e siècle : taxer les plus riches. Les Insoumis, quant à eux, poursuivent leur mission sacrée : faire le plus de bruit possible pour tout et n’importe quoi, tant que cela choque. Leur apport au débat politique ? Une cacophonie rappelant une cour de récréation. L’essence de leurs souhaits demeure floue, mais leur détermination à s’exprimer a atteint des sommets. Enfin, le Modem, anciennement perçu comme une boussole morale, a accepté la création d’un nouvel impôt sur la fortune avec la légèreté d’un choix de plancha en promotion dans un supermarché.
Les préoccupations des Français face aux incertitudes fiscales
Tandis que les partis politiques se disputent, les taxes s’accumulent, comme des gains au loto : tout le monde semble touché. Hausse de la CSG pour les petits épargnants, augmentation de la TVA sur divers produits, nouvelles taxes diverses, expérimentations fiscales sur les holdings, l’immobilier, les retraités, et tant d’autres. Même Bercy semble désorienté quant à qui doit payer quoi et pourquoi. Face à cette frénésie, le citoyen lambda, qui consomme encore l’info entre deux plats, commence à se demander si la classe politique ne perd pas complètement le nord. Il ne reconnaît ni les acteurs ni les décisions qui sont prises. Et c’est dans cette confusion que se manifeste un retournement inattendu. Car, dans cette ambiance de défiance généralisée, certains Français arborent une réflexion singulière : “Finalement, Macron, ce n’était pas si mal…” On en arrive là. Les critiques ne concernent pas tant Macron comme un homme d’État d’exception, mais plutôt comme une connexion Internet capricieuse : irritante, certes, mais infiniment préférable à une panne totale.
Une éventuelle renaissance des macronistes en 2027
Cet éventuel futur semble insensé ? Peut-être pas tant que cela. Les macronistes sont demeurés silencieux. Sébastien Lecornu a disparu, peut-être reparti vivre en ermite. Les autres se planquent, en attendant des réunions sans réelle substance. Peut-être que cette stratégie est leur force ; ils observent la débâcle des autres, telle une réaction chimique. Tandis que les autres s’emportent, eux demeurent discrets. Tandis que les autres votent des lois incohérentes, eux choisissent de ne pas voter. Tandis que les autres s’enflamment, eux pratiquent la méditation. Dans un an et demi, lorsqu’il s’agira pour les Français de choisir le leader du pays, ils auront en face d’eux :
• un Rassemblement National devenu distributeur automatique de dépenses et d’impôts,
• une gauche engluée dans la vengeance fiscale,
• une droite sans programme clair,
• et enfin, la macronie, désormais affaiblie, mais stable et réconfortante.
En période de tempête, la stabilité elle-même peut revêtir une dimension idéologique. Dès lors, il n’est pas déraisonnable de supposer qu’un retournement tout aussi incroyable qu’un épisode de série dramatique pourrait permettre à Emmanuel Macron et son groupe de bénéficier d’une opportunité inespérée : devenir le symbole de la normalité, du calme et de la continuité. Alors, posons cette question longtemps refoulée : Et si en 2027 les macronistes revenaient sur le devant de la scène ?