Eric Ciotti met en garde contre le rachat d’Exaion par Mara
Eric Ciotti, président de l’Union des droites pour la République (UDR), appelle à la vigilance face à la possible acquisition d’Exaion, la startup d’EDF, par le géant américain du bitcoin Mara. Cette transaction pourrait avoir des implications importantes pour la souveraineté énergétique de la France, rapporte TopTribune.
Depuis sa déclaration mi-août, Mara a annoncé son intention de prendre le contrôle d’Exaion en acquérant 64 % de son capital pour 168 millions de dollars, tout en permettant à EDF de conserver une participation minoritaire. Cependant, cette opération requiert encore l’approbation du Trésor français, prévue d’être validée d’ici début novembre.
Créée en 2020, Exaion se spécialise dans le calcul haute performance et le cloud souverain. Récemment, elle a obtenu le statut PSAN de l’AMF, qui lui autorise à offrir des services liés aux cryptomonnaies. La startup utilise l’électricité excédentaire d’EDF pour alimenter des supercalculateurs, contribuant ainsi au minage de bitcoins et au développement de l’intelligence artificielle.
Ciotti a souligné sur une tribune publiée le 27 septembre dans le JDD que « Exaion ne doit pas devenir américain ». Il argumente que la perte de cette entreprise pourrait transférer à l’étranger le contrôle d’infrastructures stratégiques pour l’équilibre énergétique de la France.
« Le calcul haute performance et le minage de Bitcoin ne sont pas de simples curiosités technologiques: ce sont des activités utiles, créatrices de valeur et d’innovation », selon Eric Ciotti.
Il a également évoqué un défi de souveraineté monétaire, affirmant que « valoriser nos excédents électriques par le calcul et le minage transforme une ressource abondante – l’énergie – en une ressource rare et liquide: du bitcoin ».
« Si nous laissons cette richesse filer à l’étranger, nous perdrons un atout dans la recomposition monétaire qui s’annonce », considère l’élu.
En juillet dernier, quatre députés de l’UDR, accompagnés de 72 députés du Rassemblement National, ont déposé une proposition de loi visant à autoriser, à titre expérimental pour cinq ans, l’utilisation des surplus électriques pour le minage de bitcoins. Il convient de rappeler qu’environ 70 % de l’électricité en France provient du nucléaire et que l’augmentation des énergies renouvelables intermittentes, telles que le solaire et l’éolien, engendre des surplus qui contraignent les producteurs à vendre à perte.
Avec cette initiative, l’UDR se positionne aux côtés d’autres partis politiques comme le Rassemblement National et Reconquête en tant que fervents défenseurs des cryptomonnaies, notamment du bitcoin, ajoutant une dimension politique intéressante à la dynamique du secteur en France.