Un grand nombre de ces personnes, victimes présumées du régime de Saddam Hussein, « ont été exécutées par des balles », selon des responsables irakiens.
Des traces insoutenables de la barbarie de Saddam Hussein. Les autorités irakiennes ont exhumé des restes d’une centaine de femmes et d’enfants kurdes d’une fosse commune dans le sud de l’Irak, victimes présumées du régime de l’ancien dictateur dans les années 1980, ont fait savoir, jeudi 26 décembre, des responsables. Le charnier est situé près de Tal al-Shaikhia, dans la province de Mouthanna, selon un journaliste de l’AFP sur place. Des équipes spécialisées avaient commencé mi-décembre à extraire de terre les restes.
« Après avoir enlevé la première couche de terre et que les restes soient apparus clairement, on a découvert qu’ils appartenaient à des femmes et des enfants vêtus de vêtements kurdes », a déclaré à l’AFP Diaa Karim, chef de l’autorité irakienne chargée des fosses communes. Les victimes étaient probablement originaires de Kalar, dans la province de Souleimaniyeh, elle-même située dans la région autonome du Kurdistan irakien. Diaa Karim évalue leur nombre à « au moins 100 ». Un grand nombre des victimes « ont été exécutées ici par des balles » tirées « à bout portant dans la tête », a précisé ce responsable, ajoutant que les opérations d’exhumation étaient toujours en cours.
Un autre charnier a été découvert à proximité, selon Dourgham Kamel, qui fait partie de l’autorité chargée de l’exhumation des fosses communes, près de la célèbre prison de Nougrat Salman. De nombreux Kurdes et opposants politiques à Saddam Hussein y ont été incarcérés. Le dictateur, renversé en 2003 dans le sillage de l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis, a été pendu avant de pouvoir comparaître pour génocide. Son régime a été rendu responsable de la mort d’environ 180 000 Kurdes entre 1987 et 1988.