Alors que la France connaît une crise politique sans précédent, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a annoncé sa volonté d’ouvrir la discussion sur la réforme des retraites qu’elle a mise en place en 2023. Lors d’un entretien accordé au Parisien, elle a exprimé son ouverture à une « suspension » de cette réforme, une proposition qui pourrait marquer un tournant significatif dans le pays, rapporte TopTribune.
Cette proposition, qui souligne la nécessité d’un dialogue accru, est d’autant plus pertinente alors que la réforme des retraites a été au cœur des tensions sociales et politiques durant son mandat. Borne a déclaré : « Si c’est la condition de la stabilité du pays, on doit examiner les modalités et les conséquences concrètes d’une suspension [de la réforme des retraites] jusqu’au débat qui devra se tenir lors de la prochaine élection présidentielle. »
Une dissolution ? « On partirait en aquaplaning ! »
Face à un paysage politique de plus en plus fragmenté, Borne insiste sur la nécessité d’apaiser les tensions et de rechercher des compromis. Elle a averti que les négociations stagnent et que « dans le contexte actuel, pour avancer, il faut savoir écouter et bouger ». Elle fait référence aux efforts entrepris par Sébastien Lecornu pour éviter une nouvelle dissolution de l’Assemblée.
L’ancienne cheffe du gouvernement a également mis en garde contre les risques d’une dissolution, qui pourrait aggraver la situation politique. « Une dissolution risquerait d’empirer les choses : cela décalerait d’autant les discussions sur le budget, cela percuterait les municipales de mars 2026… On partirait en aquaplaning ! »
« Il faut que chacun se ressaisisse »
Élisabeth Borne propose de nommer une « personnalité de la société civile » sans affiliation partisane, afin de favoriser un climat de consensus. « Cela créerait les conditions du dialogue et l’action », a-t-elle affirmé, plaidant pour une collaboration entre la droite républicaine et la gauche réformiste, allant du Parti socialiste à Bruno Retailleau.
Se montrant prête à réviser son propre héritage politique, Borne envoie un message clair : le besoin urgent d’un retour au dialogue et à la stabilité. « Si les gens ne savent plus se parler parce qu’ils sont obnubilés par leurs intérêts partisans, leurs ambitions et la recherche de l’homme providentiel, il faut que chacun se ressaisisse. »
