Le président élu des Etats-Unis a commencé à annoncer les nominations de plusieurs de ses proches à des postes clés.
La future administration de Donald Trump se dessine aux Etats-Unis, une semaine après l’élection présidentielle et la victoire du candidat républicain dans la course à la Maison Blanche. Lundi 11 novembre, le président élu a nommé l’un de ses proches, Lee Zeldin, à la direction de l’Agence de protection de l’environnement (EPA). Il avait déjà annoncé la veille la nomination de deux autres fidèles, Elise Stefanik et Tom Homan. La première sera ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, tandis que le second sera chargé du contrôle des frontières. Le milliardaire populiste a également choisi de nommer Susie Wiles, l’une des têtes pensantes de sa campagne, pour le poste décisif de cheffe de cabinet. Franceinfo vous présente ces trumpistes aux postes haut placés.
Susie Wiles, cheffe de cabinet à la Maison Blanche
A peine deux jours après sa victoire, Donald Trump a désigné sa directrice de campagne, Susan Summerall Wiles, appelée plus fréquemment Susie Wiles, comme future cheffe de cabinet. La stratège républicaine de 67 ans est la première femme nommée à ce poste clé de l’administration. Jeudi, le milliardaire a salué une femme « forte, intelligente, innovante », « universellement admirée et respectée ». Susie Wiles « m’a aidé à remporter l’une des plus grandes victoires politiques de l’histoire américaine », a-t-il souligné.
Pour Politico(Nouvelle fenêtre), Susie Wiles est peut-être l’élément le plus important de la garde rapprochée de Donald Trump. La républicaine est entrée en scène en 2021, peu après l’élection de Joe Biden et l’assaut du Capitole. L’ancien président, alors défait et incapable de reconnaître la débâcle, a fait appel à ses services pour signer son retour politique(Nouvelle fenêtre), note le média spécialisé dans un autre article(Nouvelle fenêtre). Cette fine stratège, a apporté organisation et professionnalisme à la campagne violente et parfois chaotique de Donald Trump. Susie Wiles a joué un rôle clé quand celui-ci déviait trop : elle l’a notamment encouragé à parler davantage de vote par correspondance et à moins contester les résultats de 2020.
Bien avant d’intégrer l’entourage de Donald Trump, Susie Wiles avait travaillé pour un parlementaire, Jack Kemp, avant de rejoindre la campagne de Ronald Reagan puis son administration dans les années 1980. La consultante a poursuivi sa carrière en Floride, où elle a joué un rôle prépondérant dans l’élection de Ron DeSantis au poste de gouverneur en 2018, avant de se fâcher avec lui.
Tom Homan, chargé du contrôle des frontières
Il sera « le tsar des frontières », a annoncé Donald Trump sur sa plateforme Truth Social(Nouvelle fenêtre). Tom Homan, 62 ans, rejoindra l’équipe dirigeante du président républicain, après avoir dirigé il y a sept ans l’agence nationale du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE). Il était resté moins de deux ans à ce poste.
Ancien policier, Tom Homan a été agent de la police des frontières, avant de rejoindre le département de la Sécurité intérieure dans le courant des années 2000. Il a été chargé des expulsions lors du second mandat de Barack Obama, une époque où les renvois de sans-papiers ont atteint un niveau record aux Etats-Unis, rappelle CBS News(Nouvelle fenêtre). A la tête de l’ICE aux débuts des années Trump, Tom Homan avait notamment cosigné la note autorisant les séparations de familles migrantes à la frontière. Plus d’un millier d’enfants n’ont pas revu leurs parents depuis.
Dès janvier, celui qui est devenu chroniqueur pour Fox News sera chargé de mener à bien « la plus grande opération d’expulsions de l’histoire des Etats-Unis », promise par le candidat Donald Trump. « Vous feriez mieux de commencer à faire vos valises », a-t-il lancé à l’attention de sans-papiers cet été, lors de la convention républicaine. Les expulsions, avance Thomas Homan, cibleront d’abord les personnes condamnées pour des délits ou crimes. Bien d’autres pourraient suivre, a-t-il prévenu auprès de CBS News(Nouvelle fenêtre), ajoutant que « des familles peuvent être déportées ensemble », y compris des enfants américains dont les parents sont sans papiers.
Elise Stefanik, ambassadrice aux Nations unies
L’annonce de la nomination d’Elise Stefanik aux Nations unies, dimanche soir, a été faite par communiqué envoyé au New York Post(Nouvelle fenêtre). « Elise est une combattante de l’Amérique incroyablement forte et intelligente », a déclaré à cette occasion Donald Trump. « Je suis vraiment honorée », lui a répondu l’intéressée. Première de sa famille à aller à l’université (à Harvard), la républicaine de 40 ans a fait ses armes au sein de l’administration Bush, relate la BBC(Nouvelle fenêtre).
Depuis dix ans, Elise Stefanik est élue de la Chambre des représentants, où elle représente la 21e circonscription de l’Etat de New York. A l’époque de sa première élection en 2014, Elise Stefanik était la plus jeune femme de l’histoire américaine à entrer au Congrès. L’élue y a soutenu les politiques d’Israël depuis les attentats du 7 octobre menés par le Hamas. Elle a notamment mené des auditions sur les mouvements de protestation étudiants en soutien à la bande de Gaza et a récemment accusé l’ONU de « croupir dans l’antisémitisme ».
Lee Zeldin, à la tête de l’Agence de protection de l’environnement
En nommant Lee Zeldin, Donald Trump a qualifié le républicain « de vrai combattant pour les politiques de l’Amérique d’abord ». Son allié devrait s’engager dans une politique de suppression de protections environnementales, tout en poussant pour la production de pétrole et de gaz, pointe le site spécialisé E&E News(Nouvelle fenêtre). A la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), « il veillera à ce que les décisions de déréglementation soient justes et rapides, et qu’elles soient adoptées pour libérer le pouvoir des entreprises », a défendu Donald Trump, tout en promettant les normes environnementales « les plus strictes ».
Lee Zeldin, 44 ans, a servi dans l’armée puis a travaillé en tant qu’avocat, avant d’être élu au Sénat de l’Etat de New York. Il a ensuite été huit ans représentant au Congrès, de 2015 à 2023. Il y a deux ans, le républicain a échoué à devenir gouverneur de son Etat face à la démocrate Kathy Hochul. Il a récemment rejoint l’America First Policy Institute, un laboratoire d’idées soutenant les propositions de Donald Trump.