Le professeur Amine Benyamina est également inquiet de l’explosion de la consommation de crack. Le médecin alerte sur « l’image d’Epinal » de la cocaïne perçue comme un stimulant : « On ne tient pas longtemps avant de ne plus pouvoir répondre à ses obligations ».
La cocaïne est devenue un « produit de consommation courante », s’inquiète mercredi 15 janvier sur franceinfo, le président de la Fédération française d’addictologie avec plus d’un million d’usagers en 2023 selon les dernières données. Le professeur Amine Benyamina appelle les pouvoirs publics à s’emparer du problème avec « une politique globale » qui doit « englober l’ensemble des ministères concernés ». Il regrette l’absence du ministre de la Santé sur le sujet. « Il faut taper les dealers, les réseaux, mais aussi une politique d’information, de prévention, de réduction des risques », plaide le médecin.
En 2023, 1,1 million de personnes ont consommé au moins une fois de la cocaïne, selon une étude publiée mercredi par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). Le chiffre a quasi doublé en un an (600 000 usagers en 2022). « On s’est rendu compte de l’importance de la diffusion de la cocaïne dans toutes les couches sociales », observe le professeur Amine Benyamina, également chef du service psychiatrie et addictologie à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif (Val-de-Marne). Ce n’est plus la « drogue des riches, des jeunes puissants », alerte le médecin pour qui la question est « extrêmement préoccupante ».
« Ce n’est plus la drogue des riches »
Selon ce rapport, de plus en plus d’actifs, comme les restaurateurs ou les marins-pêcheurs, consomment cette drogue aux effets stimulants pour « tenir ». Attention à « l’image d’Épinal », prévient le professeur Amine Benyamina, « on ne tient pas longtemps, vous finissez très vite par ne plus pouvoir répondre à vos obligations familiales et professionnelles ».
Le président de la Fédération française d’addictologie alerte aussi sur une explosion de la consommation du crack, souvent appelée « la cocaïne du pauvre ». Le « cliché est en train de changer », s’inquiète le professeur Amine Benyamina, avec de « nouvelles couches sociales » désormais attirées par cette drogue.