Dieselgate : Dix ans après le scandale, l'État sur le banc des accusés pour manque d'action judiciaire.

Dieselgate : Dix ans après le scandale, l’État sur le banc des accusés pour manque d’action judiciaire.

17.09.2025 16:44
2 min de lecture

En 2015, le scandale du Dieselgate a laissé des séquelles profondes dans l’industrie automobile, et Volkswagen a toujours du mal à s’en remettre. À l’heure actuelle, trois associations de protection de l’environnement ont choisi d’attaquer l’État pour son inaction, rapporte TopTribune.

Une décennie après le Dieselgate, l’État sous le feu des critiques

La CLCV, France Nature Environnement et ClientEarth sont montées au créneau en assignant l’État en justice à propos du Dieselgate. Leur principal reproche est que la France n’a pas exigé le rappel de millions de véhicules polluants. Elles réclament une intervention judiciaire afin d’obliger la France à procéder à un vaste rappel, sous peine de lourdes sanctions financières. Selon ces associations, il s’agit d’une question de santé publique.

D’après France Nature Environnement, près de 3,3 millions de voitures diesel mises sur le marché entre 2011 et 2019 circulent encore sur les routes françaises, émettant des niveaux de pollution largement au-dessus des valeurs autorisées. Ces automobiles ne représentent pas seulement un danger pour la santé des citoyens, mais également une menace financière qui pourrait frapper l’État à long terme.

En effet, l’Union européenne demande à ses membres de veiller à la conformité des véhicules en circulation. Le manquement de la France pourrait l’exposer à des sanctions financières pour non-respect des règlements européens. Par ailleurs, en cas de jugement défavorable du tribunal administratif, l’État pourrait être contraint d’investir d’importantes sommes pour réaliser des campagnes de rappel, évaluées à plusieurs centaines de millions d’euros si l’ensemble du parc encore en circulation devait être concerné.

Impact sur l’industrie automobile et la compétitivité

Le Dieselgate a déjà altéré la réputation des constructeurs européens, et plus particulièrement celle de Volkswagen, depuis 2015. Dix ans plus tard, l’inaction de l’État français risque d’aggraver la méfiance des consommateurs. Si un rappel est enfin déclaré, les fabricants devront faire face à des frais logistiques et techniques considérables, y compris la mise à jour de logiciels, des ajustements mécaniques, et potentiellement des compensations aux clients.

Les analystes avancent que le rappel de millions de véhicules pourrait sérieusement impacter la rentabilité des entreprises concernées. De plus, un effet boule de neige sur le marché de l’occasion pourrait se produire : les autos soupçonnées de non-conformité subissent une dévaluation, provoquant ainsi des pertes pour les ménages et une contraction des ventes dans le secteur automobile.

Enfin, cette affaire soulève une question moins apparente mais tout aussi cruciale : celle de la crédibilité internationale. La France, qui aspire à être un leader dans la transition écologique, est actuellement pointée du doigt pour son laxisme. Une condamnation judiciaire pour inaction dans le cadre du Dieselgate transmettrait un message défavorable aux investisseurs et aux partenaires européens, affaiblissant ainsi la position de la France dans les discussions concernant la future réglementation automobile.

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.

Dernières nouvelles

À NE PAS MANQUER