Des manifestations massives en Serbie pour demander des élections anticipées.

Des manifestations massives en Serbie pour demander des élections anticipées.

29.06.2025 12:23
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La mobilisation étudiante en Serbie, qui dure depuis plusieurs mois, a été déclenchée par l’accident tragique survenu à la gare de Novi Sad. Cette action a mobilisé la population contre l’autorité en place, démontrant un vent de contestation croissant dans le pays, rapporte TopTribune.

Une mobilisation sans précédent

Le 29 juin, environ 140 000 manifestants, selon une source indépendante, se sont réunis à Belgrade pour exiger des élections anticipées. Cette démonstration, qui a afflué vers la plus grande place de la capitale, témoigne de l’intensité de la pression exercée sur le gouvernement, à plus de sept mois depuis le début de ce mouvement populaire. Des slogans tels que « Nous voulons des élections ! » ont résonné dans la foule, qui a brandi des drapeaux serbes et des banderoles arborant les noms de villes et villages du pays.

Bien que les violences demeurent rares en raison de la nature pacifique du mouvement, des échauffourées ont eu lieu entre des groupes de manifestants, certains utilisant des fumigènes, et les forces de l’ordre. Ces dernières ont déployé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser la foule. La police a évalué le nombre de participants à 36 000, mais des images aériennes et des journalistes sur le terrain estiment qu’il y avait bien plus de monde.

Les origines de la contestation

Ce mouvement a pris son envol suite à l’accident tragique de l’auvent de la gare de Novi Sad, le 1er novembre 2024, ayant causé le décès de 16 personnes, dont deux enfants. Face à l’inaction du gouvernement populiste de droite sur cette tragédie et sur d’autres problèmes de corruption, des leaders étudiants se sont rapidement mobilisés pour structurer la contestation. Ils ont formalisé plusieurs revendications, telles qu’une enquête indépendante, et réclament des élections anticipées depuis mai dernier. Récemment, ils ont présenté deux ultimatums au président Aleksandar Vucic : la dissolution du Parlement et le départ de ses partisans qui campent devant la présidence depuis le 12 avril.

Selon les dirigeants étudiants, le président avait jusqu’au samedi 21 heures, heure locale, pour répondre à ces demandes. Avec l’échéance passée, un communiqué a été partagé avec les manifestants, affirmant : « Peuple de Serbie ! Le temps est écoulé, mais pas pour nous (…). Cette lutte n’est pas seulement celle des étudiants. Aujourd’hui, nous exigeons tous des élections. Nous nous lèverons tous et nous gagnerons tous. »

Une tension politique croissante

Les manifestations en cours illustrent un sentiment de désillusion généralisé envers le gouvernement et sa gestion des crises. Alors que les étudiants continuent de mener la charge, de nombreux citoyens leur font écho. Les événements récents témoignent d’une fracture politique de plus en plus marquée en Serbie, qui pourrait remettre en question la stabilité de l’administration actuelle si les demandes de la population ne sont pas satisfaites dans un avenir proche.

Cette montée de la contestation pourrait également ouvrir la voie à un réexamen des politiques gouvernementales actuelles, posant des questions fondamentales sur l’avenir démocratique du pays. Les manifestations de juin 2025 sont autant un appel à la réforme qu’une réponse à des décennies de frustrations accumulées face à une gouvernance perçue comme sourde aux besoins de la population.

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