Une coopération fondée sur des technologies éprouvées au combat
Le 18 novembre 2025, Greek Reporter a indiqué que la production conjointe de drones navals transforme le soutien d’Athènes à l’Ukraine en un projet industriel pragmatique. Les chantiers navals de Skaramanga et les fabricants grecs d’électronique et d’optronique reçoivent des commandes régulières et accèdent à un secteur dont la demande explose. L’article consacré à la coopération gréco-ukrainienne dans les drones navals souligne qu’Athènes devient copropriétaire de technologies déjà éprouvées contre la flotte russe, ce qui lui permet de les adapter ensuite à ses propres besoins en mer Égée et en Méditerranée. Pour l’Union européenne, il s’agit d’un modèle efficace : les investissements de défense — y compris d’éventuels crédits SAFE — restent dans l’UE, tout en consolidant les capacités grecques et la base industrielle du continent.
Une gamme complète de drones ukrainiens pour moderniser l’ingénierie grecque
Les chantiers et entreprises grecques ne reçoivent pas des prototypes immatures, mais une gamme de quinze types d’USV ukrainiens qui ont démontré leur efficacité en mer Noire. L’intégration de plateformes telles que Sea Baby, combinant navigation avancée, modules de frappe et liaison par satellite Starlink, offre aux ingénieurs grecs un accès inédit à la guerre navale sans équipage. Cette expertise ne peut pas s’acheter « clé en main » : la co-conception fait de la Grèce un codétenteur des technologies, et non un simple client.
Un multiplicateur de puissance pour la marine grecque
Pour la flotte hellénique, les USV développés avec l’Ukraine permettent de renforcer l’architecture défensive en mer Égée et en Méditerranée. Plutôt que de rivaliser dans des programmes coûteux de grandes plateformes, Athènes peut employer des essaims de six à huit drones — éclaireurs, porteurs de missiles, plateformes armées ou vecteurs FPV — capables de réaliser reconnaissance, frappes coordonnées et protection d’infrastructures critiques. Cette approche rend la défense maritime plus flexible et bien moins coûteuse que les programmes navals classiques.
Un modèle gagnant pour l’UE : l’argent de la défense reste en Europe
L’UE bénéficie directement de cette coopération : le financement s’inscrit dans le programme d’armement grec 2025-2036 et potentiellement dans le cadre des crédits SAFE. Les fonds qui seraient partis vers des fournisseurs non européens se transforment en soutien à la construction navale, à l’électronique et à l’industrie de défense européennes. Ce modèle crée un précédent : l’aide à l’Ukraine peut prendre la forme d’investissements dans des chaînes de production codéveloppées, plutôt que de simples transferts unilatéraux.
Une rampe vers des capacités sous-marines sans équipage
La coopération autour des drones de surface ouvre la voie au développement conjoint de systèmes sous-marins autonomes, domaine dans lequel les deux pays ont déjà entamé des discussions. Pour la Grèce, c’est une occasion unique d’occuper une niche stratégique — surveillance sous-marine, guerre des mines, protection d’infrastructures — dans un secteur où la demande européenne ne cessera d’augmenter. Pour l’UE, cela signifie que les technologies critiques de guerre sous-marine restent sous juridiction européenne.
Un futur hub européen de formation et d’opérations sans équipage
Les tactiques développées par l’Ukraine en mer Noire — raids combinés, reconnaissance par mini-drones, groupements mêlant plateformes d’attaque et modules de défense — peuvent être adaptées pour former non seulement les équipages grecs, mais aussi d’autres marines européennes. En rejoignant ce programme, Athènes peut devenir l’un des hubs de formation et d’intégration des systèmes navals sans équipage au sein de l’UE et de l’OTAN. Pour une nation dotée d’une longue tradition maritime et d’infrastructures navales solides, cette évolution apparaît comme une suite logique vers l’ère des opérations navales autonomes.