Des crânes humains transformés en objets lors de la période néolithique en Chine

Des crânes humains transformés en objets lors de la période néolithique en Chine

22.10.2025 21:03
2 min de lecture

Des milliers de fragments d’os humains, dont plusieurs crânes utilisés comme objets, ont été retrouvés dans la plaine du Yangtsé en Chine. Ces objets, datés de 2500 à 3000 avant J.-C., témoignent d’une transformation méthodique, sans visée religieuse apparente.

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Des archéologues ont récemment découvert des milliers de fragments d’os humains dans la plaine du Yangtsé, en Chine, appartenant à la culture néolithique de Liangzhu, datant de 2500 à 3000 avant J.-C. Ces ossements, qui suscitent des interrogations, incluent des crânes façonnés en coupes, d’autres découpés pour être transformés en masques, tandis que d’autres morceaux restent encore à identifier quant à leur usage, rapporte TopTribune.

Environ cinquante de ces os humains, découverts sur cinq sites différents, ont été analysés et « travaillés » de manière significative. Quatre crânes avaient été sciés horizontalement pour être utilisés comme récipients, tandis que quatre autres avaient été découpés verticalement, formant ainsi des masques mortuaires. D’autres fragments ont également été fendus, perforés et réduits en poudre à l’aide d’outils.

Fait intéressant, aucune marque de violence n’a été observée sur ces ossements. Les chercheurs estiment donc qu’il ne s’agit pas d’actes de mutilation effectués immédiatement après la mort, mais d’une transformation opérée postérieurement, après la décomposition naturelle des tissus. Bien que d’autres crânes humains aient été retrouvés dans des sépultures comme objets rituels, cette découverte ne semble pas indiquer de pratiques religieuses ou rituelles.

Une désacralisation de la mort?

De nombreux squelettes ont été retrouvés dispersés dans des fossés ou des canaux, souvent en association avec des déchets. Selon les archéologues, cela indique que ces morceaux d’os n’étaient pas considérés comme sacrés, mais plutôt comme des matériaux ordinaires, tels que des crânes utilisés pour consommer de la soupe.

Ces pratiques pourraient s’expliquer par les mutations sociales de l’époque. Les ossements appartenaient à une civilisation sophistiquée d’Asie de l’Est, dont les changements sociaux ont provoqué une redéfinition des pratiques rituelles et des relations entre les vivants et les morts. Les ancêtres, qui étaient autrefois perçus comme des protecteurs, auraient progressivement perdu leur caractère sacré au sein de la communauté.

Les chercheurs émettent l’hypothèse que ces os travaillés témoignent d’une ‘désaffiliation’ des morts, c’est-à-dire une séparation du lien social. Certains individus, potentiellement exclus ou étrangers à la communauté, n’auraient pas reçu de sépultures traditionnelles. Leurs restes auraient été récupérés, utilisés, puis abandonnés sans cérémonie. Bien que ces objets aient été manipulés avec soin, ces pratiques semblent avoir été de courte durée, ne durant pas plus de deux siècles, selon les estimations des archéologues.

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