Des associations s'opposent au projet de réintroduction du grand tétras

Des associations s’opposent au projet de réintroduction du grand tétras

18.07.2025 19:23
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Vendredi, plusieurs associations lorraines ont annoncé faire appel de la décision du tribunal administratif de Nancy, qui avait validé en juin le programme de réintroduction du grand tétras. Ce projet, porté par le Parc naturel régional (PNR) des Ballons des Vosges et l’Etat, vise à réimplanter le plus gros oiseau sauvage d’Europe, communément appelé coq de bruyère, presque éteint dans le massif vosgien, rapporte TopTribune.

A l’origine de ce nouveau recours se trouvent SOS Massif des Vosges, Avenir et Patrimoine 88, ainsi que Paysage Nature et Patrimoine de la Montagne Vosgienne. Dans un communiqué commun, elles dénoncent une opération « juridiquement contestable et scientifiquement infondée », pointant une accumulation de « doutes scientifiques, éthiques et environnementaux ».

Les grands tétras victimes des prédateurs

Les résultats terrains soutiennent leur position. Sur les neuf oiseaux relâchés au printemps, seuls deux survivaient à fin mai, les autres ayant été tués par des prédateurs selon le PNR. La dernière opération de capture en Norvège n’a permis le lâcher que de sept nouveaux individus, loin des 40 à 50 espérés.

Le bilan est alarmant : « Trois sont aujourd’hui confirmés morts, et un quatrième ne donne plus aucun signe de vie depuis plus d’un mois. Il ne reste selon toute vraisemblance que trois oiseaux vivants sur les sept relâchés, soit plus de 50 % de pertes en quelques semaines », alertent les associations.

« Un risque d’échec très important »

Ces organisations rappellent que plusieurs instances expertes avaient émis des réserves dès le départ. Ni le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel ni le Conseil national de la protection de la nature n’avaient validé le projet, et leurs avis n’ont jamais été levés par une expertise indépendante. Le Conseil scientifique du parc lui-même avait mis en garde contre « un risque d’échec très important ».

Malgré ces avertissements, les autorités persistent dans leur démarche. Fin mai, la préfète des Vosges, Valérie Michel-Moreaux, a déclaré que la réintroduction du grand tétras représentait « un enjeu fort », soulignant qu’il s’agissait d’une déclinaison locale d’une politique nationale. « Beaucoup d’énergie est mise » pour faire vivre ce projet, avait-elle insisté. Le coût annuel du programme est estimé à 230.000 euros.

Alors que les associations demandent une réévaluation du projet en raison des résultats décevants et des réserves formulées par les experts, le débat sur l’avenir du grand tétras dans les Vosges s’intensifie, soulevant de sérieuses questions sur la viabilité des actions de réintroduction en cours.

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