Défaillances d'entreprises : 60 % des salariés méconnaissent véritablement le sujet

Défaillances d’entreprises : 60 % des salariés méconnaissent véritablement le sujet

25.08.2025 17:43
2 min de lecture

Au début d’août 2025, l’Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS) a dévoilé une étude réalisée par Ipsos-BVA sur la perception des salariés face aux défaillances d’entreprises. Dans un contexte de ralentissement économique et de risque de récession, près de 67 000 défaillances sont attendues d’ici la fin de l’année 2025. Cependant, le plus alarmant est le manque de compréhension : 64 % des salariés ne maîtrisent pas ce qu’implique une défaillance d’entreprise, rapporte TopTribune.

La défaillance d’entreprise : un concept flou pour de nombreux salariés

Un point marquant émerge : un salarié sur quatre a déjà vécu une défaillance d’entreprise au cours de sa carrière. Néanmoins, la perception du phénomène est faible. D’après l’étude, 64 % des salariés avouent ne pas savoir ce qu’implique réellement une défaillance, un chiffre qui atteint 70 % dans les TPE-PME, des structures particulièrement exposées.
Autre constat préoccupant : 53 % des salariés ne savent pas vers qui se tourner en cas de difficultés financières de leur entreprise. Quand on les interroge sur les dispositifs d’aide disponibles, seuls 15 % affirment en avoir une connaissance « précise ». Ce chiffre s’effondre à 11 % dans les entreprises de moins de dix salariés.
Pour Antonin Blanckaert, Directeur général de l’AGS, « ces données inédites mettent en lumière un écart entre la réalité économique et la perception qu’en ont les salariés, qui apparaissent encore insuffisamment préparés face à une accélération des défaillances ».

L’étude révèle également une contradiction : les salariés français font une confiance considérable à leur entreprise. 90 % croient que leur employeur effectuera le versement des salaires chaque mois, et 82 % font preuve d’optimisme concernant l’avenir de leur entreprise. Par contre, seulement 13 % considèrent la santé financière de leur entreprise comme un élément crucial de leur travail. Dans les TPE, ce taux chute à 7 %.
Cette disparité peut s’expliquer par des priorités hiérarchisées différemment : pour 54 % des salariés, la rémunération et les avantages sociaux demeurent primordiaux. En comparaison, la viabilité de l’entreprise émerge comme secondaire, alors qu’elle conditionne effectivement l’emploi.
Pour ceux ayant déjà rencontré une défaillance, la perception change légèrement. 57 % estiment avoir reçu des informations adéquates de leur employeur pendant cette période, mais cette confiance tombe à 45 % dans des structures de moins de dix salariés.

Vers qui se tourner en cas de troubles financiers ?

Lorsqu’on interroge les salariés sur les acteurs qu’ils identifient le mieux en cas de défaillance, trois catégories se distinguent :

  • les avocats spécialisés en droit du travail (70 %),
  • les associations d’aide aux salariés en difficulté (64 %),
  • les représentants du personnel (63 %).

Cependant, la méconnaissance des dispositifs d’alerte et d’accompagnement demeure alarmante. Plus de 52 % des salariés affirment n’en savoir rien. Chez ceux n’ayant jamais subi de défaillance, seulement 10 % savent précisément à qui s’adresser en cas de problème.
Pour Christian Nibourel, président de l’AGS, « Ces chiffres soulignent un besoin crucial d’information et nous permettent d’évaluer l’ampleur du travail à accomplir avec tous nos partenaires pour faire connaître les dispositifs existants, et ainsi favoriser le rebond des entreprises, préserver l’emploi lorsque c’est possible et accompagner au mieux les salariés. Cela représente un enjeu de transparence, mais également de responsabilité collective. »

En ce qui concerne les solutions que les salariés pensent les plus pertinentes en cas de défaillance d’entreprise, ils mettent en avant trois priorités :

  • la protection de la rémunération (46 %),
  • l’aide à la recherche d’un emploi (34 %),
  • l’information sur leurs droits (33 %).

Ces attentes soulignent le rôle primordial de l’AGS, qui agit en tant que amortisseur social unique. Créé en 1974, le régime de garantie des salaires protège les travailleurs lors de procédures collectives, quel que soit le format de l’entreprise. En 2024, près de 250 000 salariés ont bénéficié de ce dispositif, pour un montant avancé de plus de 2,1 milliards d’euros.

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